Poutine promet des “milliards de dollars d’investissement” en Afrique du Sud

 
 
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Le président russe Vladimir Poutine reçu par son homogue sud-africain Thabo Mbeki le 5 septembre 2006 au Cap (Photo : Nic Bothma)

[06/09/2006 13:40:18] LE CAP (AFP) Le président russe Vladimir Poutine a promis mercredi au Cap des “milliards de dollars d’investissements” en Afrique du Sud, preuve de sa volonté de renforcer les liens économiques avec un pays avec lequel les échanges sont faibles en dépit de liens historiques forts.

“Il y a de nombreux projets à grande échelle préparés par de grands groupes russes. Nous pouvons parler de milliards de dollars d’investissements en Afrique du Sud”, a-t-il déclaré au dernier jour de sa visite, la première d’un chef du Kremlin en Afrique sub-saharienne.

En dépit du soutien appuyé de Moscou au Congrès national africain (ANC), principal parti de la lutte sous le régime de l’apartheid, les liens économiques entre la Russie et l’Afrique du Sud sont restés extrêmement limités depuis les premières élections multiraciales de 1994 qui ont porté l’ANC au pouvoir.

“D’une certaine manière, nous devons bâtir pratiquement à partir de zéro mais je pense que nous pouvons et nous devons nous pencher sur les opportunités économiques, voir ce que nous pouvons faire ensemble pour le bien de nos deux pays, de nos deux peuples”, a souligné le président sud-africain Thabo Mbeki.

Le chef de l’Etat russe a évoqué une série de projets à l’étude: coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire et de l’exploration spatiale, construction d’une usine d’aluminium, exploration et exploitation dans le domaine minier, ou encore production et assemblage de minibus de fabrication russe.

Le groupe Renova, du milliardaire russe Viktor Vekselberg, s’est engagé sur un investissement total de 1 milliard de dollars en Afrique du Sud au cours des 5 années à venir, en particulier sur un projet d’exploitation de manganèse dans la province du Nothern Cape (nord-ouest).

Plusieurs accords de coopération ont été signés, notamment dans le domaine du diamant entre le géant russe Alrosa et le numéro un mondial du secteur, le sud-africain De Beers.

Très peu de précisions ont cependant été communiqués sur ces accords qui, de l’aveu du ministre sud-africain des Mines, Mandisi Mpahlwa, sont plus des “déclarations d’intention” que des engagements financiers fermes.

Preuve de ces relations économiques encore balbutiantes entre les deux pays, les discussions de mercredi ont donné lieu un échange à fleurets mouchetés entre Nicky Oppenheimer, dirigeant du groupe De Beers, et Viktor Vekselberg, du groupe Renova.

“Faire des affaires en Russie n’est pas facile”, a souligné M. Oppenheimer lors d’une table ronde rassemblant délégations russe et sud-africaine.

“Après trois années durant lesquelles nous avons fait des affaires ici, en Afrique du Sud, nous nous rendons compte que ce n’est également pas facile”, a rétorqué peu après M. Vekselberg, jugeant que cela “prendra du temps” pour arriver à une meilleur compréhension réciproque.

Mardi soir, lors d’un dîner organisé en son honneur, M. Poutine avait souligné que “les décennies d’interruption des relations entre l’Afrique du Sud et la Russie (sous l’apartheid)” appartenaient “désormais à l’histoire”.

“Nous sommes résolument engagés dans la construction d’une relation moderne”, avait-il expliqué, soulignant combien les positions des deux pays étaient “proches” sur les grandes questions internationales.

Le chef de l’Etat russe, qui est attendu au Maroc, devait quitter l’Afrique du Sud mercredi après-midi après avoir visité le Cap de Bonne Espérance.

 06/09/2006 13:40:18 – © 2006 AFP