USA : le marché de l’emploi s’installe dans une croissance modérée

 
 
SGE.JMC50.010906170131.photo00.quicklook.default-245x160.jpg
Une femme à la recherche d’un emploi, le 2 février 2006 à Oakland, en Californie (Photo : Justin Sullivan)

[01/09/2006 17:04:49] WASHINGTON (AFP) Le chômage a un peu baissé et 128.000 emplois ont été créés en août aux Etats-Unis, ce qui semble confirmer le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie aux yeux des analystes.

L’économie a créé 128.000 emplois en août après 121.000 en juillet, tandis que le taux de chômage baissait à 4,7% de la population active contre 4,8% le mois précédent, a annoncé vendredi le département du Travail.

Ces chiffres sont quasiment conformes aux attentes et, même s’ils n’ont rien d’affriolant, ils ont rassuré les marchés qui craignaient une très mauvaise surprise sur le front de l’emploi.

“Les créations d’emplois sont en fait une bonne nouvelle pour l’économie. Elles semblent indiquer une modération de la croissance, mais pas un ralentissement majeur”, a estimé l’économiste indépendant Joel Naroff.

Le tableau qui se dessine semble être celui d’une progression modérée mais durable des embauches: entre avril et juillet, le solde a atteint 117.000 en moyenne.

“On est loin des fortes embauches de 2005 et début 2006, mais celles-ci ne pouvaient durer”, a estimé Gina Martin de Wachovia, pour qui le rapport “est le signe que la croissance sous-jacente de l’économie américaine est assez forte et stable”.

Le tertiaire est le secteur qui a le plus créé d’emplois en août (118.000), surtout dans l’éducation et la santé (60.000) alors que le commerce de détail supprimait 14.000 emplois, dans le sillage des grands magasins.

L’industrie a supprimé 11.000 emplois, dans le secteur automobile notamment, et le bâtiment en a créé 17.000.

Quoique soulagés, les analystes se gardent bien de crier victoire.

Les menaces qui pèsent sur l’économie existent toujours, notamment le ralentissement immobilier qui risque de faire chuter la consommation et la croissance dans son sillage.

Mais ils soulignent que ce rapport s’inscrit tout à fait dans le scénario esquissé par la banque centrale.

“Le rapport laisse attendre au troisième trimestre une croissance assez en ligne avec celle de 2,9% que nous avons eue au deuxième trimestre”, selon Nigel Gault de Global Insight.

Les marchés ont aussi été rassurés par la modération de la progression des salaires qui, si elle n’est pas une bonne nouvelle pour les employés, apaise les inquiétudes concernant l’inflation.

Le salaire horaire moyen a progressé de 2 cents à 16,79 dollars, ce qui représente une hausse de 0,1% sur un mois, inférieure aux attentes des analystes (+0,3%).

La modération des salaires valide elle aussi le scénario de la Fed selon lequel le ralentissement de la croissance permettra de contenir les tensions inflationnistes.

Le mois dernier, la détérioration du marché du travail l’avait incitée à laisser inchangé son principal taux directeur à 5,25% malgré la menace inflationniste.

Pour l’avenir, les prévisions des économistes divergent.

“Je pense qu’elle va maintenir ses taux inchangés pendant plusieurs réunions, et la prochaine modification risque d’être une baisse des taux”, a estimé David Resler du groupe Nomura.

Mais d’autres soulignent que sur un an, la hausse des salaires a atteint 3,9% en août: il faut remonter à juin 2001 pour trouver une augmentation plus forte.

De ce fait, “nous nous attendons à ce que la Fed relève ses taux à deux reprises d’ici janvier, car les tensions inflationnistes venant du marché du travail vont obliger la Fed à agir”, estime John Shin de la banque Lehman Brothers.

 01/09/2006 17:04:49 – © 2006 AFP