Fabius fait des propositions contre la “marchandisation” d’internet

 
 
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Un internaute télécharge de la musique sur son iPod (Photo : Olivier Stratmann)

[07/08/2006 14:20:34] PARIS (AFP) Laurent Fabius, candidat à l’investiture du PS pour la présidentielle, s’oppose dans son blog à la “marchandisation” d’internet et se livre à une attaque en règle contre la loi sur les droits d’auteur publiée jeudi au Journal Officiel.

Le débat autour de cette loi relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information (DADVSI) a été “un révélateur de la lutte mondiale engagée entre les partisans d’une marchandisation d’internet et ceux qui souhaitent construire un nouveau modèle fondé sur la liberté, l’égalité et la coopération solidaire”, a jugé lundi M. Fabius, dans son blog.

“Je pense que la France doit prendre clairement position en faveur du second modèle”, ajoute l’ex-Premier ministre, en demandant que soient garantis “plusieurs droits fondamentaux: la liberté de circulation des oeuvres et du savoir, la juste rémunération des auteurs (créateurs et interprètes), l’égalité d’accès à l’internet et à son contenu, la solidarité citoyenne et le débat démocratique”.

Accusant la droite d’avoir “choisi son camp” en soutenant “les intérêts des plus puissants”, M. Fabius reproche à la loi d’être “principalement centrée sur les préoccupations des +majors+ de l’industrie culturelle et des multinationales américaines de l’informatique”.

Selon lui, “c’est une loi de nature répressive et régressive qui risque d’assujettir, à bien des égards, notre pays et ses talents à la domination anglo-saxonne”.

Laurent Fabius propose de “refuser les revendications des grandes firmes détentrices de brevets et autres droits d’exploitation”.

Il propose, face au “potentiel intrusif considérable” de la technologie numérique, de “protéger la vie privée”, ainsi que l’octroi d’aides aux plus modestes pour leur permettre de souscrire à l’abonnement internet.

M. Fabius annonce son intention d'”utiliser fortement internet dans le débat présidentiel de 2007″.

“Pour moi, internet ne doit pas servir de prétexte pour éviter ses responsabilités de décideur politique et ne rien proposer de précis”, a-t-il prévenu. “Oui au dialogue, non à la défausse”, écrit-il, allusion manifeste au site de Ségolène Royal qui multiplie les forums sur lesquels les internautes sont invités à donner leur avis.

 07/08/2006 14:20:34 – © 2006 AFP