Pétrole : l’AIE table sur un marché moins tendu à l’horizon 2011

 
 
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Une installation pétrolière près de la ville saoudienne de Dammam, en 2004 (Photo : Bilal Qabalan)

[12/07/2006 08:53:11] PARIS (AFP) Le marché du pétrole devrait se détendre à l’horizon 2011 grâce à la reconstitution d’un niveau “plus confortable” de capacités de production excédentaires, estime l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport semestriel paru mercredi.

Les capacités de production non utilisées, attentivement surveillées par le marché car elles jouent le rôle de “coussin de sécurité” en cas de problème dans un pays producteur, devraient grimper à 4-6 millions de barils par jour (mbj) en 2011, contre des niveaux actuels “très faibles”, indique-t-elle dans ce premier numéro semestriel, distinct de la publication mensuelle également publiée mercredi.

“Une bonne partie de cette augmentation proviendra des investissements récemment annoncés par l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) destinés à accroître la production de brut et de gaz naturel liquéfié”, relève le directeur exécutif de l’AIE, Claude Mandil, dans l’introduction du rapport, précisant que l’agence se base sur les projets “viables” annoncés pour ses projections.

Sept années de hausse des cours “affectent clairement le marché pétrolier”, souligne le rapport. La croissance de la demande, ralentie par la hausse des prix, sera inférieure jusqu’en 2010 à la croissance de l’offre de pétrole, note l’AIE.

La demande mondiale de pétrole devrait progresser de 2% par an pour atteindre 93,7 mbj en 2011 (contre environ 85 mbj actuellement).

A cela devrait s’ajouter une augmentation des capacités de production de 11,7 mbj dans les raffineries (qui peinent actuellement à satisfaire la demande de produits raffinés) et un recours accru aux biocarburants.

“Nous nous félicitons de ces bonnes nouvelles car la faiblesse des capacités de production excédentaires a contribué aux tensions du marché. Nous pensons que (cela) est une évolution positive qui apportera plus de stabilité au marché pétrolier”, souligne encore M. Mandil.

L’AIE relève toutefois que selon les projections, la production des pays non-Opep sera beaucoup plus lente que celle de la demande, et répète que des investissements massifs joueront un rôle clé en la matière. Elle plaide aussi pour une meilleure efficacité énergétique.

Cette vigilance sera d’autant plus cruciale que la tendance risque de s’inverser au-delà de 2011, avec une accélération de la croissance de la demande de pétrole, tandis que le rythme d’extension des capacités va au contraire ralentir.

L’agence en conclut que “toute accalmie dans les pressions sur les cours ne serait que temporaire sans un flux d’investissement continu et un effort soutenu pour économiser l’énergie”.

 12/07/2006 08:53:11 – © 2006 AFP