Euroméditerranéité : Accès au marché européen, le point de vue de l’UE

 

Euroméditerranéité

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Par Abou sarra

 


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conférence euro méditerranéenne sur la Transition Economique, rendez-vous
annuel très apprécié du dialogue économique euro méditerranéen, a été, pour
les Européens, une précieuse opportunité pour rappeler, de la manière la
plus claire, aux Pays du Sud de la Méditerranée (PSM) que le retard
qu’accuse le partenariat euro méditerranéen est imputable, en premier lieu,
au manque de cohésion des sud-méditerranéens qui n’arrivent pas, jusqu’ici,
à s’organiser en sous-spaces, et partant, à accroître leur capacité de
négociation avec l’Union.

Organisée, cette année, les 6 et 7 juin 2006, à Bruxelles, avec la
participations de 300 cadres sur le thème “Offrir une participation dans le
marché intérieur”, cette conférence, qui est à sa 10ème édition, a permis de
clarifier les avantages économiques qui pourraient résulter du marché
intérieur pour les pays voisins.

Ouvrant la conférence, Mme Benita Ferrero Waldner -commissaire européenne,
chargée des relations extérieures et de la nouvelle politique de voisinage-
a donné le ton en faisant une distinction très nette entre le processus de
Barcelone qu’elle a qualifié de “démarche multilatérale” et la Nouvelle
politique de voisinage qui, elle, est une démarche essentiellement
“bilatérale”.

Elle a ajouté que la politique du voisinage, gérée sur un pied d’égalité
avec chaque pays voisin par le biais d'”un plan d’action”, est “un menu à la
carte” qui vient récompenser, dans sa philosophie, le pays ou les pays
voisins qui veulent accélérer le rythme de leur partenariat avec l’UE.

En plus clair encore, la Politique de voisinage, a-t-elle précisé,
transcende l’intégration superficielle (échanges commerciaux) pour une
intégration économique plus approfondie qui implique une harmonisation des
réglementations (normes, règles de concurrence…).

Au nombre des marchés auxquels les pays voisins peuvent accéder les PSM
figurent les télécoms, le transport et l’énergie.

“Une seule conditionnalité est exigée par l’Union européenne, a-t-elle dit.
Elle consiste à dimensionner l’aide financière de l’union en fonction des
progrès accomplis au niveau des reformes prévues par l’accord d’association
sur la voie de la modernisation de la vie politique et socio-économique du
pays partenaire”.

Traitant des exigences du marché intérieur de l’Union européenne, Mme Anne
Houtman, Directrice de la politique de développement horizontal et
Directrice Générale du marché intérieur, a indiqué que l’accès à ce marché
n’est pas de tout repos. Il commande aux pays voisins de se conformer à pas
moins de 2.000 directives européennes (réglementations, normes, règles…).

La conformité aux directives permet à l’UE et aux pays voisins d’instaurer
entre eux un climat de confiance entre les opérateurs des deux pays
(exportateurs/importateurs, maisons mères/sous-traitants- cotraitants) et de
reconnaissance mutuelle des produits et des services.

Quant à la démarche à suivre pour se conformer aux directives européennes,
Philippe Meyer, Directeur Général du commerce à la Commission européenne, ne
va pas par quatre chemins. Pour lui, les pays du Sud de la Méditerranée
n’ont d’autres choix que «de copier et de coller».

Les 2.000 directives, fruit de 50 ans de travail, engrangent d’expertises et
de savoir-faire de grande qualité professionnelle et sont offertes,
moyennant quelques ajustements et harmonisations, aux PSM pour prendre un
raccourci heureux sur la voie de la modernité et le développement durable,
a-t-on martelé au cours de cette conférence.

S’agissant du délicat problème de l’émigration, Mme Benita Ferrero Waldner a
été claire: «Chaque chose en son temps, a–t-elle dit, l’heure n’est pas à la
libre circulation des personnes. Nous devons commencer par la mise en place
d’environnement favorisant la libre circulation des biens et services».

Dans l’ensemble, pour maintenir leur population en âge d’activité, les
Européens ont besoin, d’ici 2015, de 1,5 million d’émigrés. Ils préfèrent
toutefois que ce quota soit «qualifié» et surtout «temporaire».

Mais dans tout cela, qu’en pensent les Sud-méditerranéens ? Dans le prochain
article, on parlera de ‘’l’accès au marché européen vu par les
Sud-méditerranéens’’.