Forum de Carthage sur l’Investissement : Objectif, faire de la Tunisie un pays développé en dix ans

 

Forum de Carthage sur l’Investissement

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Par
Moncef
MAHROUG

 


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nouvelles mesures vont venir améliorer l’environnement de l’investissement
en Tunisie en vue d’attirer davantage d’investisseurs étrangers. Condition
sine qua none pour atteindre l’objectif fixé pour la prochaine décennie :
intégrer le club des pays développés.

«Réaliser un taux de croissance de plus de 6% en prix constants, au cours
des dix prochaines années», en vue de «rattraper les pays développés, après
avoir réussi à intégrer le club des pays émergeants». Voici l’objectif et
l’ambition proclamés de la Tunisie pour la prochaine décennie, tels que
proclamés par M. Mohamed Ghannouchi, du haut de la tribune du «Forum de
Carthage pour l’investissement», dont le Premier ministre a ouvert la 8ème
édition (15-16 juin, hôtel Renaissance), jeudi 15 juin.

Devant un parterre d’hommes d’affaires, étrangers pour la plupart, le
Premier ministre a mis en exergue tout ce que les pouvoirs publics ont fait
et comptent faire en vue d’améliorer l’environnement des affaires, en vue
d’atteindre les objectifs fixés.

«Tous les textes ont été révisés pour les adapter aux exigences de
l’économie libérale, et cela dans tous les domaines : prix, commerce
intérieur et extérieur, institutions de crédit, administration, etc.»,
rappelle M. Ghannouchi. Le but de ce toilettage étant de «simplifier les
procédures et d’écourter les délais», de «renforcer les règles de la
concurrence» et d’«améliorer l’efficacité et la transparence».
Cet effort de mise engagé par l’Etat a également touché l’éducation et les
infrastructures, domaines dans lesquels la Tunisie a été classée par le
Forum de Davos, 16ème sur 117 et 39 sur 117, pour la qualité respectivement
de son système éducatif et de ses infrastructures.

La démarche engagée a eu des résultats positifs, constate le Premier
ministre : le taux de croissance s’est établi à 5% en moyenne au cours des
dix dernières années, la productivité globale a crû de 2% par an pour
représenter «plus de 40% du développement global», et «le chômage a reculé».
De même, le nombre d’entreprises certifiées ISO a grimpé de 20 en 1995 à
550, aujourd’hui. La part du secteur privé dans l’investissement a atteint
56%. Enfin, avec 150 nouvelles entreprises par an, le nombre
d’investissements étrangers s’élève aujourd’hui à près de 2.700, avec un
volume d’investissements cumulés de 17 milliards de dollars.

Organisé pour la 8ème année, le Forum de Carthage sur l’investissement,
perçu par les autorités comme «une étape importante pour concrétiser le
choix de la Tunisie de s’engager sur la voie de la réforme, de la
modernisation et de l’intégration dans l’environnement régional et mondial»,
souligne M. Nouri Jouini, ministre du Développement économique et de la
Coopération régionale. Cible principale de ce rendez-vous annuel, les hommes
d’affaires étrangers se sont vus proposer plusieurs opportunités
d’investissement : dans les sociétés engagées dans la mise à niveau et qui
ont besoin de coopération technique, commerciale et même de capitaux,
souligne M. Ghannouchi, mais également de nouvelles opportunités dans les
grands projets d’infrastructures que le pays compte réaliser (outre le port
et nouvel aéroport, les stations de dessalement d’eau de Jerba, de
traitement des eaux usées à Tunis et la centrale électrique de Haouaria),
dans l’agriculture, le textile, le pétrole, etc.

«Les investissements étrangers ont un rôle moteur», rappelle M. Hédi Djilani.
Et comme l’objectif est de «faire plus et mieux» -les IDE représentent déjà,
souligne le président de l’UTICA, 10% des investissements productifs, 1/3
des exportations et 20% des emplois- dans ce domaine, l’Etat a déjà listé
les actions qu’il entend entreprendre pour améliorer ses performances en
matière d’IDE.

Celles-ci vont de l’élaboration d’une «loi pour donner une impulsion à
l’initiative», à l’amélioration des infrastructures –notamment avec les
projets de port en eau profonde, de nouvel aéroport et l’extension du réseau
d’autoroutes appelé à être «multiplié par trois»-, en passant par la
«simplification du Code des douanes», l’élaboration d’un cadre législatif
«pour développer l’économie numérique», la révision du Code des impôts pour
alléger l’impôt sur les sociétés, etc.