Artisanat : Enfin l’éveil ?!

 

Artisanat :

Enfin l’éveil
?!

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Par
Maryam
OMAR

 

artis90.jpg‘’Nous
considérons l’artisanat comme une des formes exemplaires de l’activité
humaine’’, disait Simone de Beauvoir. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’a
semblé entendre l’artisanat tunisien pendant de longues décennies où il est
resté une expression minimaliste cantonnée dans la nonchalance envers le
détail et l’irrespect envers la qualité qui fait la différence.

Pourtant, ce que vient d’annoncer le Chef de l’Etat à l’occasion de la
Journée nationale de la culture peut nous conduire vers une nouvelle
logique.

Bien sûr, il y a quelques exceptions mais elles ne font que confirmer la
règle, si l’on ose dire. Bien sûr, l’artisanat commence à être mélangé à la
sauce des Beaux Arts depuis quelques années. Bien sûr, le haut de gamme
(proposé au prix fort) n’est pas sans charme…

Mais ce n’est pas à ce niveau que les enjeux se trouvent. Car ce dont
l’artisanat tunisien a vitalement besoin, c’est un nouveau souffle. Un
nouveau souffle capable de le porter vers les cimes du beau, de l’objet
culturel, de l’empreinte reconnue… Un retour aux sources qui renoue avec la
racine étymologique du vocable ; cet ancien ‘’ars’’ qui renferme la totalité
des activités manuelles extra-agricoles et qui ne fait aucune ségrégation
entre l’artisan de l’artiste.

Une ambition complexe, comme celle de relier d’un trait l’artisan à
l’artiste, mérite bien plus que la gestion d’un secteur un peu au jour le
jour. Elle a plutôt besoin d’une interrogation profonde, de l’établissement
d’une stratégie et du perfectionnement des moyens (surtout humains).

Et c’est peut-être devant une telle chance que le secteur de l’artisanat
tunisien se trouve avec la décision qui vient d’être prise part le Chef de
l’Etat pour l’élaboration d’une stratégie nationale pour la promotion de
l’artisanat. Ce qui invite d’ailleurs à l’optimisme c’est que la décision
engage à la coordination, la coopération et la complémentarité entre le
ministère du Commerce et de l’Artisanat, le ministère de la Culture et de la
Sauvegarde du Patrimoine, le ministère de l’Enseignement supérieur, et
l’ensemble des parties concernées par le patrimoine artisanal. Une première.