La Banque du Japon prévoit encore deux ans “d’expansion soutenue”

Par : Autres

 

La Banque du Japon prévoit
encore deux ans “d’expansion soutenue”

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Le gouverneur de la
Banque du Japon Toshihiko Fukui lors de la présentation du diagnostic
semestriel de la banque à Tokyo, le 28 avril 2006

L’économie nippone va encore vivre au moins
deux ans “d’expansion soutenue” avec une croissance attendue de 2,4% en
2006-2007 et de 2,0% lors de l’année budgétaire suivante, a estimé vendredi
la Banque du Japon (BoJ) dans son diagnostic semestriel

 

La banque centrale nippone a également prévu
une accélération des prix à la consommation hors produits frais dans les
deux ans à venir, même si le taux d’inflation devrait rester très modéré
(+0,6% en 2006-2007 et +0,8% en 2007-2008) par rapport à ceux des autres
grands pays développés.

 

La BoJ a revu à la hausse les prévisions
formulées dans son précédent diagnostic, en octobre dernier.

 

Celles-ci évoquaient une hausse de seulement
1,8% du produit intérieur brut (PIB) et un taux d’inflation de 0,5% pour
l’année 2006-2007 (qui a commencé le 1er avril dernier).

 

Jusqu’à fin mars 2008, “l’économie japonaise va
probablement vivre une période d’expansion soutenue” grâce à de fortes
exportations, à l’amélioration continuelle des bénéfices des entreprises et
à la bonne tenue de la demande intérieure grâce au recul du chômage, a
estimé la BoJ.

 

“Les dépenses des ménages seront la principale
force appuyant une demande privée soutenue. En retour, la fermeté des
dépenses des ménages se répercutera sur les entreprises. Il est probable
qu’un cercle vertueux se poursuivra”, a-t-elle ajouté.

 

Cependant, “étant donné que la reprise de
l’économie dure déjà depuis plus de quatre ans et arrive à maturité, le taux
de croissance va probablement ralentir graduellement”, a averti l’institut
d’émission, qui prévoit notamment une diminution de l’investissement sur les
deux prochaines années.

 

Le rapport de la BoJ a été publié le même jour
qu’une rafale d’indicateurs dressant un panorama très favorable de la
deuxième économie mondiale en mars.

 

La production industrielle a ainsi augmenté
plus fort que prévu (+0,2% sur un an) grâce principalement aux secteurs
automobile et électronique. Les ventes de détail ont bien progressé et le
taux de chômage est resté stable à 4,1%, son plus bas niveau depuis juillet
1998.

 

Surtout, l’indice des prix à la consommation
hors périssables a progressé pour le cinquième mois d’affilée (+0,5%). Sur
l’ensemble de 2005-2006, le Japon a enregistré une hausse des prix positive
(+0,1%) pour la première fois en huit ans.

 

Mais dans son rapport, la BoJ s’est bien gardée
de livrer le moindre indice sur son calendrier de politique monétaire, alors
que, compte tenu de l’embellie économique et de la fin de la déflation, les
analystes prévoient une première hausse des taux d’intérêt durant l’été ou,
au plus tard, à l’automne.

 

Le 9 mars, la Banque du Japon avait
officiellement annoncé la fin de sa politique ultra-souple, menée depuis
2001 pour enrayer la baisse générale des prix et qui consistait à inonder le
marché de liquidités à taux zéro.

 

Pour ne pas effrayer le marché, elle s’était
toutefois engagée à maintenir les taux d’intérêt nuls pendant encore “un
certain temps”. Une décision confirmée vendredi par le comité de politique
monétaire.

 

Selon Richard Jerram, économiste chez Macquarie
Securities, les prévisions d’inflation très basses publiées vendredi par la
BoJ “suggèrent qu’aucun resserrement agressif de la politique monétaire
n’est nécessaire”.

 

“La BoJ admet que l’inflation et la croissance
n’ont été que faiblement liées ces dernières années. Cela devrait l’amener à
hésiter à resserrer sa politique, même en cas de forte croissance”, a-t-il
argué.

 

Le gouverneur de la BoJ, Toshihiko Fukui, a
affirmé lors d’une conférence de presse qu’il n’était “pas pressé” de
relever les taux. “Mais nous devons éviter d’être trop décontractés, sans
quoi nous pourrions rater le bon moment” pour renchérir le loyer de
l’argent, a-t-il expliqué.

 

La BoJ a également promis de maintenir “des
conditions financières accommodantes, résultant de taux d’intérêt très bas”
même après l’abandon de la politique de taux zéro actuellement en vigueur.

 

 

© AFP 2006

Photo : Yoshikazy Tsuno