Commerce : Le «Big Bang» tuniso-libyen

Par : Autres
 

Commerce

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Par
Moncef
MAHROUG

 

Infrastructure1.jpgLe volume
des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye a, pour la première
fois, dépassé la barre du milliard de dinars en novembre 2005.

Poursuivi depuis près de dix ans, l’objectif du milliard de dinars
d’échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye a été atteint, pour la
première fois, fin novembre 2005. A un mois de la fin de l’année, le total
des échanges tuniso-libyens s’est établi à 1.142,7 millions de dinars,
contre seulement 877,7 MDT en 2004. Plus équilibrée qu’il y a une année, la
balance demeure néanmoins déséquilibrée en faveur de la Libye, pour la
deuxième année consécutive. De 76,5% en 2004 (avec 380,4 MDT d’importations
et 497,3 MDT d’exportations), le taux de couverture a ainsi grimpé, du côté
tunisien, à 95,5% (contre 109% en 2003).

Les échanges commerciaux tuniso-libyens ont commencé à augmenter de manière
significative en 1994, avec un volume total de 284,1 MDT (241,5 MDT en
1993). Depuis, la progression a été régulière faisant franchir aux échanges
tous les ans un nouveau pallier : 300 MDT en 1995, 400 MDT en 1996, 500 MDT
en 1997.

Après une quasi-stagnation à 400-500 millions de dinars de 1997 à 1999,
l’envolée a repris en 2000 avec, successivement, le franchissement du cap
des 700 MDT, des 800 MDT en 2001 et des 900 MDT en 2003.

Le record de 2005 –les chiffres n’englobent pas les exportations de
services- a été atteint, comme on le souligne à la Chambre économique
tuniso-libyenne, à un moment où l’économie libyenne passe par une phase
transitoire se caractérisant par «une ouverture sur les autres marchés et
l’exonération des importations libyennes de toutes taxes douanières, ce qui
implique un durcissement de la concurrence sur le marché libyen».

Ce qui n’est pas sans conséquence pour les produits tunisiens en particulier
et arabes d’une façon générale qui jouissaient, depuis les années 80, d’une
telle exonération qui leur a permis «la proximité géographique, la qualité
des produits et les excellents réseaux relationnels entre les deux pays
aidant », de conquérir d’importantes positions sur le marché libyen.

Mais la difficulté pour les produits tunisiens vient aussi du fait qu’outre
l’exonération des importations libyennes en provenance d’Asie et des pays
occidentaux, -ce qui en fait baisser les prix de 10 à 50% sur le marché
libyen, ces produits ont aussi dû s’adapter à l’instauration d’une taxe à la
production et à la consommation (de 10 à 30% selon les produits), appliquée
à un nombre sans cesse croissant de produits. Et cela ne rend que plus
méritoire le record réalisé par les échanges commerciaux tuniso-libyens au
cours des onze premiers mois de 2005.