Telefonica va racheter O2 pour 26 milliards d’euros

Par : Autres
 

Espagne – Télécommunications

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Par
Tallel
BAHOURY

 

tel1.jpgDe plus
en plus, on découvre que l’Espagne a des multinationales solides et capables
de rivaliser avec les autres multinationales américaines, françaises,
britanniques, allemandes… Petit pays par la taille économique, qui a réussi
à intégrer la Communauté économique européenne plus de 20 ans après sa création,
l’Espagne serait-elle devenue –ou en phase de devenir- un géant économique…
? C’est fort possible.

Même si ce n’est pas le cas, l’offre que l’opérateur télécoms espagnol
Telefonica vient de remporter sous le nez et à la barbe des mastodontes tels
que Deutsche Telekom ou KPN prouve que l’Espagne a des arguments solides à
faire valoir sur la scène mondiale.

En effet, pour acquérir l’opérateur téléphonique britannique O2, Telefonica
va mettre sur la table quelque 18 milliards de livres sterling, soit
l’équivalent de 26 milliards d’euros en cash. La synergie créée entre les
deux groupes génèrera 293 millions d’euros par an de chiffre d’affaires à
compter de 2008.

Cette opération, orchestrée par Goldman Sachs et Citigroup du côté de
l’espagnol et Cazenove-JP Morgan et Merrill Lynch du côté du britannique,
devrait être finalisée d’ici janvier.

Pour Telefonica, c’est un “stade logique” pour le groupe, dans la poursuite
de sa stratégie globale sur les marchés. Le groupe espagnol considère que la
combinaison avec O2 va “accélérer le profil de croissance de Telefonica” et
devrait lui permettre de “prendre pied dans deux grands marchés européens”.
En effet, au 30 juin 2005, O2 comptait 24,6 millions de clients dans trois
pays, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Irlande.

C’est sur ces critères que l’opérateur espagnol prévoit de dégager 199
millions de livres (293 millions d’euros) de synergies annuelles à partir de
2008. Telefonica a calculé que 127 millions de livres devraient être
dégagées sur des économies de coûts et 73 millions sur des économies
d’investissements, notamment dans les réseaux.

L’opérateur britannique O2 devrait continuer, une fois l’opération réalisée,
à garder sa marque et sa présence en Grande-Bretagne. Le groupe a lancé
récemment le service i-mode en Grande-Bretagne et en Irlande et devrait le
lancer en 2006 en Allemagne. Pour l’exercice clos au 30 mars 2005, le
chiffre d’affaires de la société avait atteint 6,7 milliards de livres (9,8
milliards d’euros), le résultat d’exploitation s’établissant à 1,8 milliard
(2,6 milliards d’euros).

De son côté, Telefonica compte 145 millions de clients dont 72% en dehors de
l’Espagne. Pour l’exercice 2004, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires
de 30,3 milliards d’euros et un bénéfice opérationnel de 13,2 milliards.
C’est la deuxième grosse acquisition du groupe espagnol dans l’année, après
l’acquisition de l’opérateur tchèque Cesky Telecom pour 3,7 milliards
d’euros pour le contôle de 69,4% du capital de l’opérateur.

Rappelons que cette opération concerne indirectement la Tunisie, puisque
l’opérateur espagnol fait partie des 13 sociétés retenues pour le rachat des
35% de Tunisie Télécom. Car on se rappelle également que des sources proches
de l’opérateur avaient indiqué que si Telefonica remportait l’appel lancé au
Brésil pour l’acquisition d’un opérateur public brésilien, dans ce cas il
serait difficile de tenir les deux engagements à la fois. Il serait donc
intéressant de savoir quelle est sa position face à l’appel d’offre de
l’opérateur téléphonique tunisien, même si 2 ou 3 milliards de dollars de
plus ne constitueraient pas pour l’opérateur espagnol un coût énorme.

Et concernant la Tunisie, l’actualité des télécommunications offre aux
autorités tunisiennes de faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire obtenir
un partenaire stratégique et engrange un pactole substantiel., du moment où
le secteur attire toute l’attention des investisseurs. Pourquoi pas !