L’Afrique malade de sa corruption

Par : Autres
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

corruption1.jpgIl
y a de cela quelques années, l’ancien ministre français de la Coopération,
Michel Roussin, avait dit en substance, lors d’un débat radiodiffusé que la
corruption faisait plus mal à l’Afrique qu’ailleurs. Un million de dollars
détournés en Europe ou aux Etats-Unis n’avaient pratiquement pas d’impact
négatif sur l’économie, alors qu’un dollar l’était en Afrique.

Avec la dernière publication du rapport sur la corruption dans le monde, ces
propos de l’ancien ministre reviennent comme un leitmotiv. D’autant plus que
la corruption semble avoir été érigée en méthode de gouvernement dans
plusieurs pays du continent. Au point de constituer, avec d’autres facteurs,
un frein majeur à l’expansion de l’économie des pays africains, et ainsi
décourager les investisseurs.

En effet, il est communément admis que, souvent, pour créer ou implanter une
société/entreprise dans certains pays en Afrique, il faut s’attendre non
seulement à des dépenses autres que celles prévues par les textes en
vigueur, mais également à une période de procédure élastique, qui échappe au
contrôle des autorités ou parfois du fait des autorités elles-mêmes. Chacun
veut y trouver son compte. C’est ce qu’on appelle la corruption généralisée
ou rampante. Certains accords économiques entre Africains sont parfois (et
même la plupart du temps) violés par l’une des parties.

Impôts et autres taxes très élevés, mais aussi des problèmes politiques

Nul doute que dans certains pays sans ressources, les impôts et les taxes
alimentent les organismes de l’État ; revoir certains taux à la baisse
encouragerait les investisseurs, surtout les étrangers. Mais combien
d’investisseurs ciblent l’Afrique, par jour, et renoncent le lendemain ? A
malin qui saura répondre avec exactitude à cette question.

Par ailleurs, le continent africain est victime d’une instabilité politique
aiguë, des coups d’État militaires et autre xénophobie qui constituent des
facteurs de blocage de l’économie. A chaque approche des élections, dans un
pays africain, l’économie est en hibernation, et les investisseurs attendent
de voir la suite.

A ce stade d’analyse, il est nécessaire de poser deux questions
fondamentales, à savoir : quel est le véritable rôle de l’Union Africaine ?
Quel est le premier pays à rompre totalement avec la corruption ? Car le
rapport de Transparency International –dans lequel la plupart des pays
africains n’obtiennent pas la note 5,  est sans
équivoque quand elle considère que la pauvreté et la corruption est
intimement liées, et par conséquent, si la corruption n’est pas éradiquée
ou du moins réduite à sa plu simple expression, il n’y a guère de salut pour
des millions de gens dans les pays en développement, notamment en Afrique.