L’accord d’association avec l’UE en débat

Par : Autres

L’accord d’association avec l’UE en débat

 

La journée du 7 juillet n’était
pas comme les autres à la Chambre des députés et a attiré un grand nombre de
députés, de journalistes, et même quelques hommes d’affaires. Ce jour-là, au
programme, une séance de débat avec le gouvernement sur la mise en œuvre de
l’accord de partenariat conclu entre la Tunisie et l’Union Européenne.

Deux ministres étaient invités au débat : MM. Abdelbaki Hermassi, ministre
des Affaires étrangères, et Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement
et de la Coopération internationale.

Les débats ont duré toute la matinée et les députés ont posé toute sorte de
questions sur cet accord, dont la Tunisie était le premier pays dans la
région à le signer. Il s’agissait de savoir, entre autres, s’il a été
concluant ou non pour l’économie du pays.

La séance plénière s’est tenue à l’occasion du dixième anniversaire de la
signature de l’accord d’association avec l’Union Européenne (c’était le 17 juillet 1995).


Plusieurs points sont à noter à l’issue de ce débat, parmi lesquels les deux
ministres ont répondu à toutes les questions qui leur ont été posées durant
la séance prévue. Pour les non initiés, il est bon de souligner que, pour
certaines questions, les ministres peuvent envoyer leur réponse
ultérieurement par écrit. Ceci n’a pas été le cas le jeudi 7 juillet, ce qui
est à l’honneur des deux ministères et de leurs directeurs généraux puisque
cela reflète une maîtrise parfaite des différents sujets et problèmes
exposés.

Selon M. Hermassi, l’accord avec l’UE a permis de hisser les relations
tuniso-européennes à un partenariat de haut niveau. Cette évolution ne
s’arrêtera pas en si bon chemin puisqu’on prévoit, d’ici 2008, un accord de
voisinage qui remplacera celui d’association. Les négociations sont d’ores
et déjà entamées et le nouvel accord sera plus approfondi que le précédent
et englobera d’autres secteurs tels la libre circulation de personnes (qui
sera plus souple), la libéralisation des services, l’agriculture, etc…

Cela dit, et bien que le bilan soit positif, les réalisations entre 1995 et
2005 restent en deçà des attentes formulées lors de la signature il y a dix
ans, comme l’a d’ailleurs observé M. Jouini lui-même.

Parmi les insuffisances citées par le ministre de la Coopération
internationale, on notera les échanges de la Tunisie avec l’UE qui restent
concentrés essentiellement sur quatre marchés ou encore la question de libre
circulation des personnes. A ce propos, on s’attend à un assouplissement des
procédures si un accord de libéralisation des services entre en vigueur.
Comme l’a rappelé M. Nouri Jouini, la libéralisation des services doit être
accompagnée par la libre circulation des personnes et, naturellement,
l’inclusion de tous les services !

Ira-t-on jusqu’à la suppression du visa pour les Tunisiens devant voyager en
Europe ? Ce n’est pas inenvisageable vu que la nature même de la
libéralisation des services exige cela !
 


R.B.H.

 

 

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– 07 – 2005 :: 06:00  –  ©webmanagercenter