Tunisie Leasing : Le groupe Amen Bank réduit sa participation et demande la fusion

Par Khaled BOUMIZA

 

D’abord
un petit rappel de l’historique de cette affaire qui avait démarré comme un
début de fusion-absorption, pour finir en une simple prise de participation.
Le 4 juin 2004, le groupe Amen Bank rendait public un communiqué annonçant
que le nombre d’actions détenu, directement et indirectement, par Amen Bank,
s’élevait à 45,43% du capital de la société Tunisie Leasing. Le 7 juin 2004,
Amen Bank, la COMAR et Amen Project achètent encore des tites «Tunisie
Leasing», portant ainsi le nombre d’actions détenues par le Groupe 
dans Tunisie Leasing à 50,159 %. Le même jour, le CMF décidait d’ordonner à
Amen Bank, de procéder à une offre publique d’achat visant le reste des
actions non détenues par les sociétés du groupe agissant de concert dans le
capital de Tunisie Leasing. Amen Bank est en conséquence tenue de déposer
auprès du CMF (Conseil du marché financier) un projet dans ce sens dans les
meilleurs délais. En attendant, la cotation de l’action Tunisie Leasing a
même été suspendue à partir du 14 juin 2004. Plus tard, le CMF rétablissait
la cotation de l’action, levait l’obligation d’OPA à Amen Bank qui devra
attendre l’accord de la BCT (Banque centrale de Tunisie). Le 25 août 2004,
la Banque Centrale de Tunisie notifie à Amen Bank le refus des autorités
monétaires de lui accorder l’agrément sollicité tout en lui ordonnant de
céder les actions Tunisie Leasing en dépassement du seuil de 50%.

Il y a de la fusion dans l’air !

Dans tout ce va et vient entre le CMF et la BCT, il semblerait qu’il y ait
une question de coordination entre la loi sur les établissements de crédit
et la réglementation de la bourse. Le groupe Amen Bank aurait été prêt à
toutes les éventualités, même à l’OPA dictée par le CMF. De son côté, la
tutelle, croyons-nous savoir, n’aurait jamais été contre «la prise de
contrôle» de Tunisie Leasing par le groupe Amen Bank. Elle aurait simplement
aimé que cela se passe dans les «règles de l’art» ! La même source, affirme
que la BCT n’aurait émis aucune réserve technique sur cette forte prise de
participation et ne serait même pas contre une fusion des deux sociétés de
leasing, après mise en condition financière d’Amen Lease pour cette fusion,
chose qui ne pourrait intervenir dans un avenir immédiat.

Deux mois après donc, presque jour pour jour (le 26 octobre 2004, pour être
exacte), Amen Bank fait déclaration de franchissement de seuil à la baisse.
Avant franchissement, le groupe Amen Bank détenait 49,56 % des actions
représentant 50.095 % des droit de vote.

Etant repassé en dessous du seuil des 50%, en pourcentage du capital et en
droit de vote, le groupe Amen devrait, selon nos sources, refaire une
demande de dépassement auprès de la BCT et revenir à la situation du 7 juin
2004 où il détenait un peu plus de 50% du capital de Tunisie Leasing. Le
groupe Amen en aurait, selon les mêmes sources, la volonté.

En attendant, le groupe Ben Yedder prend les devants et annonce avoir
demandé, aux autorités monétaires, l’autorisation de soumettre au conseil
d’administration et aux assemblées générales de Tunisie Leasing et d’Amen
Lease, un projet de fusion. L’objectif du groupe est de créer un nouvel
acteur, de premier ordre, dans le secteur du leasing. Un objectif qui cadre
avec les analyses de certains spécialistes qui estiment le nombre des
entreprises de leasing, trop élevé pour la taille du marché et qui
conseillent de telles regroupements.

Un objectif qui pourrait ne pas cadrer avec la volonté de maintenir une
certaine capacité concurrentielle dans le secteur. Avec un capital, après
fusion et après augmentation de celui de Tunisie Leasing, le «nouveau né»
devrait avoir un capital de 30 MDT.

Dans un récent communiqué, le groupe Amen tentera de tranquilliser le marché
en clarifiant sa position quand à l’avenir de cet important opérateur de la
scène économique et du marché financier. «Le groupe Amen déclare son
intention de préserver le caractère de Tunisie Leasing en tant que société
cotée dotée d’un important flottant, tout en assurant aux actionnaires
minoritaires leurs intérêts légitimes, conformément à la réglementation en
vigueur». A suivre…
 

BCT : Banque centrale
de Tunisie

CMF : Conseil du marché
financier

 

20 – 11 – 2004 ::
07:00

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