Quand les normes en Tunisie ne sont toujours pas respectées !

Par : Autres

Quand les normes en Tunisie ne sont toujours pas respectées !

 

bn20042104.jpgA l’instar des autres pays du monde, la Tunisie a célébré le 14 octobre la
Journée internationale de la normalisation. Une journée tenue sous le slogan
«les normes relient le monde» et à laquelle l’Institut national de
la normalisation et de la propriété industrielle (Inorpi) a pris part, fort
des acquis réalisés par notre pays en matière d’harmonisation de nos modes de
production industrielle.

 

Cette journée est l’occasion pour nous à

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de jeter un coup d’œil général dans nos commerces et différentes
marchandises pour voir s’ils répondent aux différentes normes fixées par
l’Inorpi et par les instances internationales.

Hélas, encore une fois, nous constatons avec amertume que le

respect du droit et du consommateur
ne figurent pas parmi les soucis premiers de certains de nos commerçants et certains
industriels qui continuent à faire fi de tout ce qui est normes. D’ailleurs,
faut-il préciser que nous avons déjà évoqué le sujet et rien n’a changé
depuis la mise en ligne de nos articles bien que l’on a informé directement
les structures concernées par la défense des consommateurs.

Ainsi et sur nos étals, on continue de proposer des yaourts où l’on trouve
le poids du pot et son contenu et non la quantité. Le yaourt doit, pourtant
selon les normes, quantifié en litres et non en grammes. Si certaines
marques (toutes Tunisiennes) respectent ces normes et indiquent aux
consommateurs que le pot renferme 12 cl de yaourt, d’autres persistent à
imposer aux consommateurs le poids en grammes. Résultat : impossibilité de
comparer et de détecter le meilleur rapport qualité/prix.

Idem pour ce qui concerne certaines marques de cornichons ou d’olives où
l’on indique la quantité en litres ! Ces mêmes remarques ont été formulées
dans un article paru dans

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il y a quelques mois, mais rien n’a changé depuis.

Hors produits alimentaires (les plus graves), on trouve dans les rayons de
quincaillerie plusieurs outils et équipements sans indications. Nous sommes
même tombés sur un mode d’emploi en chinois d’une serrure vendue dans une
grande surface. On peut dire qu’on n’a pas besoin de mode d’emploi pour une
serrure, certes, mais il est bon de souligner que c’est le droit du
consommateur d’avoir en Arabe ou en Français les données nécessaires de ce
qu’il achète.

 

Pour cette serrure en question, le mode d’emploi s’est avéré d’ailleurs
nécessaire vu qu’elle comporte d’éléments non courants en Tunisie parce que
non conformes aux normes locales ou aux normes Européennes. Si au moins il y
avait une explication en Anglais (troisième langue en Tunisie) ! Mais en
chinois, il va falloir bien se casser la tête pour comprendre deux mots.

Autres irrégularités et violations des normes et de la législation en
vigueur (toutes remarquées dans des grandes surfaces et non dans des marchés
ou souks hebdomadaires), l’absence de numéro de téléphone ou d’adresse ou
même de nom de l’importateur de la marchandise. En cas de réclamation, il
n’y a nulle part vers qui se diriger à part la direction de la grande
surface. Mais pour pouvoir trouver un interlocuteur dans cette direction, il
va falloir se lever de bonheur. Aussi, nous sommes tombés sur d’autres
marchandises qui ne comportent aucune indication du pays où elles ont été
fabriquées, ce qui est totalement contraire à la réglementation Tunisienne
qui impose, rappelons-le, une description du produit en Arabe ainsi que le
nom et les coordonnées de l’importateur. A moins qu’il n’y ait eu de
changement de ces normes Tunisiennes sans que le public en soit informé.

 

Les normes
Tunisiennes sont assujetties à des révisions périodiques en vue de les
actualiser au regard du développement technologique. L’annulation d’une
norme Tunisienne peut donc être prononcée dans la mesure où elle ne convient
plus à l’intérêt général. Mais là, l’intérêt général est évident et on
imagine mal une révision qui exclut l’Arabe des produits vendus en Tunisie
ou encore une autre qui permet de vendre les olives, câpres et cornichons en
litres.

Pourquoi continue-t-on à ignorer le consommateur et la loi ? Pourquoi
n’impose-t-on pas aux importateurs de mettre leurs coordonnées et de
ne mettre en vente que les marchandises conformes aux normes locales ? Et
d’ailleurs, ces importateurs ont-ils pris réellement connaissance de ces
normes locales ? Il est vrai que le patrimoine normatif de l’Inorpi compte
au 31 décembre 2003, 5722 normes tunisiennes qui concernent tous les
secteurs de l’économie nationale.

 

Pour la seule année de 2003, l’Inorpi a adopté 319 normes nouvelles, un
nombre très important quand on sait que c’est le triple de ce qui a été
adopté en 2002. Cela dit, les importateurs et industriels ne sont pas tenus
d’être à jour sur les 5722 normes, mais uniquement celles qui les
concernent. Et puis, il est fort clair pour tout importateur que mettre à la
vente des marchandises avec une
description en chinois ne peut être conforme à la réglementation !

R.B.H.

 

 

29 – 10 –
2004 :: 11:00

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