Le FMI juge l’économie tunisienne : Parée pour les chocs exogènes

Par : Autres

 



Le FMI juge l’économie tunisienne:

Parée pour les chocs
exogènes

   

Management &
Nouvelles Technologies – Magazine
On-Line : 21-08-2003 à
07:00

 


• L’assouplissement des
conditions financières suite à la baisse du tourisme et du ralentissement de
la croissance ne constitue pas une menace pour la stabilité économique.
• Le niveau actuel des créances non performantes ne menace pas la stabilité
macroéconomique.
• Après le 11 septembre 2001, les émissions tunisiennes se sont bien
comportées sur les marchés financiers et les indicateurs de vulnérabilité
extérieure se sont améliorés”.
 

Une mission du FMI avait
séjourné à Tunis le 6 mai dernier et conduit les discussions annuelles au
titre de l’Article IV des statuts du FMI qui spécifie que tous les pays
membres du FMI doivent faire l’objet d’une revue annuelle de leurs
politiques macroéconomiques.

 ” le Fonds considère la
Tunisie comme un exemple digne de l’efficacité de l’association entre les
autorités nationales et le Fonds basée sur la confiance mutuelle
“.


Ce rapport vient d’être diffusé par la BCT, un rapport comportant certes des
remarques, des appels et des propositions, mais surtout un rapport fort
élogieux quand aux réalisations de l’économie tunisienne. Des éloges qui
prennent un autre poids, surtout qu’elles interviennent après celles de
l’OCDE, de la commission économique pour l’Afrique et de différentes agences
internationales de notation.


Les Administrateurs ont en effet félicité la Tunisie pour les performances
économiques solides enregistrées depuis la moitié des années 90 avec une
croissance économique robuste, une amélioration de la position extérieure,
une maîtrise de l’inflation et une baisse de la pauvreté. “Ces
performances ont contribué à une meilleure diversification de l’économie lui
permettant d’être mieux préparé pour faire face aux chocs exogènes”
note
le rapport. Et le FMI d’ajouter que “cette situation lui a valu une
meilleure appréciation du risque et par conséquent un accès plus facile au
marché international des capitaux
“.


Parlant des réalisations de la Tunisie pour l’année 2002 qu’il juge
difficile pour l’économie tunisienne, le rapport fait l’éloge de la réaction
des autorités tunisiennes et des politiques monétaires et budgétaires qui “ont
été renforcées en réponse à l’augmentation excessive de la demande, alors
que l’économie subissait une série de chocs. Cela a permis de corriger les
équilibres extérieurs en dépit d’une chute de la croissance du tourisme et
des exportations et le PIB réel a augmenté de 1,7%
“.


Chose plus importante, comme l’affirme et le souligne le FMI, “la
confiance du marché dans la Tunisie n’a pas été touchée. Après le 11
septembre 2001, les émissions tunisiennes se sont bien comportées sur les
marchés financiers et la notation, grade d’investissement, de la Tunisie a
été améliorée en 2003 par Moody’s après le conflit militaire en Irak
” et
es indicateurs de vulnérabilité extérieure, comme les appelle le rapport du
FMI “se sont améliorés” selon lui.


Administration et masse
salariale


Les Administrateurs ont approuvé le plan des autorités visant, à moyen
terme, la consolidation budgétaire comme un moyen d’augmenter l’épargne
nationale et de réduire la dette publique. Ils se sont félicités de
l’objectif, pour 2003, de réduction du déficit budgétaire en dépit de
l’impact négatif de la faiblesse de la demande intérieure et des recettes
budgétaires. Les Administrateurs on cependant noté que la marge de manoeuvre
des autorités, dans le cas d’un retournement de tendance, est limitée en
raison de l’importance des salaires et des paiements intérêts. Ils ont en
conséquence estimé que la diminution des rigidités budgétaires constitue à
moyen terme la principale priorité. Dans ce contexte, les Administrateurs
ont mis en exergue le besoin de reformes au niveau de l’administration
publique afin d’améliorer son efficience et sa rentabilité et de réduire la
masse salariale. Ils ont aussi préconisé d’aller plus rapidement dans la
réforme de la sécurité sociale.


Change et réserves en devises


Les Administrateurs ont accueilli avec satisfaction la perspective de se
diriger vers un régime du taux de change flottant aussi bien que l’ouverture
du compte capital et ont considéré la décision de permettre au taux de
change de se déprécier quelque peu en termes effectif réel constitue un
premier pas dans cette direction. Les Administrateurs ont insisté sur le
fait que cette libéralisation totale du compte capitale devrait être
différée jusqu’à la révision proposée du cadre de la politique monétaire et
la transition vers un taux de change flottant soit complétée. Ils ont noté
que le cadre monétaire devrait fournir un ancrage nominal pour la stabilité
des prix, qui deviendrait l’objectif prioritaire de la politique monétaire-
et que la flexibilité du taux de change devrait assurer la préservation de
l’équilibre extérieur et rehausser la résilience de l’économie aux chocs
externes. Les Administrateurs ont prévenu contre le recours continu aux
emprunts extérieurs uniquement dans le but de gonfler les réserves
extérieures et ont suggéré que l’adéquation de réserves internationales peut
être jugée par rapport à l’endettement à court terme plutôt que seulement
par rapport aux importations.


Politique monétaire


Au niveau du secteur bancaire, il y a lieu de s’arrêter sur les remarques
des Administrateurs du FMI qui estiment que “les conditions financières
qui ont été assouplies du fait de la baisse du tourisme et du ralentissement
de la croissance ne constituent pas, à présent, une menace pour la stabilité
économique
“.


Le rapport indique par ailleurs que Les autorités tunisiennes ont porté leur
attention en 2002 à la formulation d’un nouveau cadre macroéconomique fondé
sur trois axes: une politique monétaire bien définie avec des objectifs
opérationnels clairs
, un taux de change flottant et une
libéralisation du compte capital
.


Les Administrateurs ont accueilli avec satisfaction l’assouplissement récent
de la politique monétaire suite à l’absence de pressions inflationnistes et
à la faiblesse de la demande de crédit. Les Administrateurs estiment
cependant nécessaires, un renforcement du développement des marchés
financiers et une flexibilité plus efficace des taux d’intérêt, avant que
les taux d’intérêts puissent jouer un rôle dans les canaux de transmission
de la politique monétaire. Ils ont accueilli avec satisfaction les mesures
prises pour approfondir les marchés monétaire et de change, notamment en
ouvrant dans une faible limite les adjudications des bons du Trésor aux
investisseurs étrangers et en facilitant les procédures d’ouverture de
bureaux de changes. “Ces mesures devraient améliorer la compétitivité et
réduire la volatilité des taux d’intérêt et de change
” estiment les
Administrateurs du FMI.


Le secteur financier


Concernant le secteur financier, les Administrateurs se sont félicités des
efforts en cours pour mettre en place les réformes du secteur bancaire
basées sur le rapport d’Evaluation de la Stabilité du Système Financier (FSSA).
Ils ont noté, comme l’indiquent les conclusions du rapport, que “le
niveau actuel des créances non performantes ne menace pas la stabilité
macroéconomique
“.


Ils ont, toutefois, recommandé que les autorités agissent vigoureusement
pour renforcer le secteur bancaire afin d’augmenter son efficience,
favoriser un fonctionnement sain du nouveau cadre monétaire proposé et
permettre par la suite une libéralisation du compte capital. “Les actions
à mettre en oeuvre pour assainir les bilans des banques devraient inclure
l’activation du recouvrement des garanties, l’augmentation du
provisionnement en lui allouant une déductibilité fiscale totale et la
réduction, par la suite, de la participation de l’Etat dans le secteur
financier
” selon le rapport.


Les Administrateurs ont examiné la question des avantages fiscaux et des
incitations aux investissements accordées au secteur off-shore par rapport
au secteur on shore. Ils sont d’avis que “ces incitations ne sont plus
justifiées dans un contexte de réduction des tarifs qui place les
entreprises locales et exportatrices au même niveau de compétitivité. Les
administrateurs ont accueilli avec satisfaction le plan des autorités pour
aligner les deux systèmes d’ici 2007 et plusieurs ont suggéré que les
autorités adoptent un système unique plus simple et plus transparent
“.


Selon le FMI, le défi majeur dans le futur, pour la Tunisie, sera
d’accélérer les étapes en vue de renforcer l’ouverture de l’économie afin de
faire face aux préoccupations qui demeurent posés dont les niveaux élevés du
chômage et celui de la dette publique.

 

21-08-2003


Khaled
BOUMIZA