La Tunisie plateforme de délocalisation pour les NTI

Par : Autres

    

Le vice président du Medef à
webmanagercenter.com :

La Tunisie plateforme de
délocalisation pour les NTI

  

Management &
Nouvelles Technologies – Magazine
On-Line : 02-06-2003 à
08:00

 

Eric Hayat est vice président du Medef, le patronat français où il est
chargé des entreprises travaillant dans le domaine des NTI, lui-même chef
d’entreprise (Président du conseil de surveillance du groupe STERIA).

Présent aux rencontres méditerranéennes d’affaires TIC et multimédia, qui se
sont déroulées les 15 et 16 mai à la technopole El Ghazala, Hayat était venu
témoigner de l’intérêt croissant des entreprises françaises, et mêmes
européennes dit-il, pour la place technologique tunisienne qu’il prêche
volontiers auprès de ses confrères hommes d’affaires. Il prône aussi une
meilleure médiatisation de l’image de la Tunisie technologique.
Interview
 

 

hayat.jpgM. Hayat, vous
représentez dans cette rencontre, le Medef et les entreprises françaises
exerçant dans le domaine des technologies de l’information. Quelle image ont
les entrepreneurs français de cette Tunisie qui veut se présenter sous un
nouveau profil, celui des NTI, plus technologique que touristique ?


Actuellement en Europe et en France en particulier, notre secteur souffre et
nous sommes de ce fait amenés à examiner les solutions qui nous
permettraient de faire fabriquer nos produits hors de France.


A combien estimez-vous le nombre d’entreprises de votre secteur, capables
ou désirant délocaliser?


Aujourd’hui, c’est un mouvement inéluctable. Notre profession emploi en
France quelque 300 000 informaticiens et nous examinons maintenant, de façon
sérieuse et de très près, des solutions de délocalisation. Bien évidemment
nous examinons les possibilités qu’offre l’Inde, mais j’essaye de prôner et
de promouvoir la Tunisie comme plateforme de délocalisation pouvant remplir
le même rôle que l’Inde. La Tunisie est plus proche, on y parle français et
il y a la même culture. Par rapport à cela, l’Inde est loin, on y parle
l’anglais et c’est une autre culture.


La Tunisie souffre cependant d’une image plus touristique que technologique.
Ceci me fait dire qu’il y a tout un effort de communication à faire pour
essayer de changer cette image.


Est-ce que vous estimez que la Tunisie peut être concurrentielle par
rapport à d’autres places comme Bangalore ?


Non bien sûr, parce que l’Inde est impossible à concurrencer dans ce
domaine. Mais on ne peut pas comparer la Tunisie à l’Inde. Mais il y a des
niches de compétences où la Tunisie peut être compétitive et
concurrentielle. Des niches comme le secteur des banques et finances, du
transport et les télécoms, des domaines où l’on peut avoir des compétences
en Tunisie et jouer sur la proximité. Des grands projets d’administration
qui peuvent être fabriqués en Tunisie, car l’administration tunisienne
ressemble beaucoup à l’administration française, alors qu’en Inde cela n’a
rien à voir. Il y a aussi la niche de ce que nous appelons, en jargon
professionnel, la “tierce maintenance applicative” ou la maintenance des
applications existantes. C’est tous cela les nouveaux créneaux qui peuvent
se développer très vite pour la Tunisie.


A l’image de ce qui s’est passé en France et par ailleurs en Europe, le
monde de l’informatique est en crise en Tunisie. Comment peut-on en sortir ?


En France, nous sommes encore dans la crise, en particulier les sociétés
récentes qui doivent faire plus que les anciennes. Je pense néanmoins que
celles qui ont un bon positionnement, ont une niche propre et une valeur
ajoutée, survivent et peuvent se développer. En revanche, celles qui se sont
faites trop vite et d’une façon très généraliste n’ont pas survécu à la
crise.


Ne pensez-vous pas que c’est dans ces moments que devient important,
sinon vital, le rôle du secteur public ?


Je ne peux bien sûr répondre que par ce que j’ai vécu en France. Là, le
secteur publique, a en effet joué ce rôle en 2002 et 2003. Et c’est ainsi le
seul secteur où nous enregistrons une croissance de l’ordre de 10 %. Le
secteur public a ainsi pu le faire grâce à la masse importante de projets
qu’il représente et par les investissements qu’il peut décider. Il faut
ensuite savoir que les projets du secteur public sont d’une technologie très
avancée et font appel à un grand effort de recherche.

 

L’Etat peut promouvoir ce genre
de projet et prendre beaucoup plus de risque que le privé qui recherche une
technologie plus ancienne et plus éprouvée. Les développements de pointe
comme les sites web les plus avancés, les projets de télé procédures comme
l’impôt en ligne et les déclarations sociales, il n’ y a que le secteur
public pour le faire. Très prochainement d’ailleurs, patronat et
gouvernement, mettrons au point des programmes de recherche soutenu par
l’Etat.
 

15-05-2003


Khaled
BOUMIZA