“Contrairement aux autres départements, 92 % du budget du ministère sont dédiés aux interventions sociales”, a fait savoir, samedi soir, le ministre des affaires sociales, Issam Lahmar.

Dans sa réponse aux députés lors de la séance plénière conjointe entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (CNRD), consacrée à la discussion du budget du ministère des affaires sociales au titre de 2026, Lahmar a précisé que les salaires ne représentent que 2,6 % du budget, tandis que les dépenses de gestion ne dépassent pas 0,6 %.

Dans ce contexte, il a estimé que les moyens alloués à la gestion du ministère sont très faibles comparés à d’autres départements.

Il a, en outre, indiqué que le budget du ministère des affaires sociales ne représente que 5,3 % du budget général de l’État, malgré le poids des responsabilités qui lui incombent.

Issam Lahmar a indiqué que dans le cadre du programme de promotion sociale, le nombre d’enfants, âgés de 6 à 18 ans, bénéficiaires de bourse a été augmenté et un budget de 163 millions de dinars lui a été consacré, sans compter les allocations destinées aux enfants de 0 à 5 ans.

“En effet, ces mesures aident les familles pauvres et à faible revenu à couvrir les frais de scolarité de leurs enfants”, a-t-il souligné.

Il a, par ailleurs, rappelé que aides sociales destinées aux familles nécessiteuses ont aussi enregistré une évolution, passant dans un premier temps de 180 à 240 dinars, pour atteindre ultérieurement 280 dinars en 2026.

“L’augmentation de 20 dinars peut sembler modeste, mais elle devient significative lorsqu’elle concerne près de 400 mille familles”, a-t-il dit.

Le ministre a également signalé qu’une révision de la liste des bénéficiaires du carnet de soins gratuit a été effectuée à travers des enquêtes sociales réalisées en coordination avec d’autres structures afin de vérifier toutes les données et faire parvenir les aides à leurs véritables bénéficiaires, précisant que les recours restent ouverts pour les personnes estimant avoir été exclues à tort.

S’agissant des aides scolaires (livres, cahiers, fournitures…), Lahmar a affirmé qu’elles ont atteint 64 millions de dinars cette année, sans compter les aides financières sachant que près de 600 mille élèves en ont bénéficié.

Le ministre a annoncé une nouvelle mesure d’accompagnement pour les personnes atteintes d’intolérance au gluten (maladie cœliaque), consistant en une allocation mensuelle de 30 dinars par personne pour contribuer aux dépenses alimentaires spécifiques.

Il a également indiqué que le ministère a prévu une allocation de 130 dinars pour les enfants de la lune, dans le cadre du projet de loi de finances 2026, afin de couvrir une partie du coût des équipements de protection, devenus particulièrement coûteux.

Il a également évoqué la création d’un “Fonds pour la promotion des personnes handicapées” dans le projet de loi de finances 2026, visant à assurer l’inclusion économique et sociale des personnes en situation de handicap, à financer la formation, l’emploi, la création de projets, et à soutenir leur intégration sociale, économique, sportive et culturelle.

Il a précisé qu’une révision de la loi d’orientation relative à la promotion et à la protection des personnes handicapées est envisagée afin de renforcer l’accompagnement de cette catégorie sur tous les plans.

Le ministre a également annoncé la prochaine distribution de 40 mille cartes de handicap dotées d’un QR code, permettant d’identifier rapidement leurs titulaires, leurs dossiers et leurs lieux de résidence, afin de faciliter leur orientation vers les services adaptés et améliorer le suivi et la qualité de leur prise en charge.

Il a aussi indiqué que le ministère envisage une réforme des systèmes de sécurité sociale, soulignant que la prolongation de deux ans supplémentaires des prélèvements au titre de la contribution sociale de solidarité permettra de stabiliser les régimes pour engager des réformes visant à élargir le nombre des affiliés, renforcer la protection sociale et mieux maîtriser leurs équilibres financiers.

Concernant le retard dans l’entrée en service du Fonds d’assurance contre la perte d’emploi, le ministre a affirmé que plusieurs scénarios et estimations ont été élaborés quant au coût des interventions potentielles du fonds, notamment dans un marché de travail en mutation et face à l’introduction de l’intelligence artificielle dans certains secteurs au détriment de la main-d’œuvre, afin d’éviter que le fonds ne tombe en déficit et ne puisse remplir ses missions.