Un certain nombre de députés à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont appelé, samedi, au cours d’une plénière consacrée à l’examen du budget du ministère des affaires sociales pour l’année 2026, à la nécessité d’élaborer un plan pour palier les difficultés des caisses sociales, aux plans des ressources humaines ou financières et de pourvoir les postes vacants au niveau des directions.

Les députés ont souligné que le déficit des caisses sociales, qui “dépasse aujourd’hui les 3000 millions de dinars”, n’est plus un simple un problème financier, mais constitue une menace au droit à la santé et à la stabilité financière de la pharmacie centrale et des hôpitaux publics.

Les intervenants ont indiqué qu’un nombre d’établissements relevant du ministère des affaires sociales ne sont pas dirigés par un directeur général ou un président directeur général, mais gérées par des personnes chargées de la gestion, à l’instar du comité général de promotion sociale, la direction générale des services communs, la direction générale de la sécurité sociale, la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), précisant que cette situation a eu des répercussions négative sur la gestion et la prise de décisions stratégiques.

Certains députés ont évoqué la mise à jour de la liste des bénéficiaires des carnets de soins gratuits et des aides sociales, estimant que cette démarche n’a pas pris en compte les aspects humanitaires.

Ils ont affirmé que cette mise à jour a eu pour effet l’exclusion de plusieurs personnes vivant dans la pauvreté et la marginalisation, après avoir été privées de carnets et d’aides sociales, s’interrogeant sur les critères optés pour le processus de mise à jour qu’ils qualifient “d’arbitraire”.

En contrepartie, les députés ont signalé que certaines personnes bénéficient d’aides sociales, de pensions et de carnets de soins gratuits, alors qu’ils ont une bonne situation financière, ajoutant que la plupart de ces personnes travaillent clandestinement dans les circuits commerciaux parallèles.

Certains députés se sont interrogés sur le sort des ouvriers de chantiers qui ont été licenciés, suite à l’entrée en vigueur de la loi organisant les contrats de travail.

Dans ce contexte, les députés ont critiqué le non avancement du dossier des agents et cadres travaillant dans les centres d’éducation spécialisée relevant des associations de protection des personnes handicapées et celui des agents temporaires relevant de l’office des terres domaniales, dénonçant la poursuite de la précarité professionnelle pour les travailleurs.

Ils se sont interrogés sur les raisons de la non- activation du fonds d’assurance de perte d’emploi et le fonds de protection des ouvrières agricoles, appelant le ministère à honorer ses engagements dans des délais impartis.

D’autre part, les députés ont critiqué l’absence des unités des affaires sociales dans certaines régions, ou l’insuffisance de ressources humaines et logistiques dans certaines unités, telles que l’unité de Sbikha dans le gouvernorat de Kairouan, qui ne compte que deux assistants sociaux, alors qu’elle fournit ses prestations à environ 80 000 habitants.