La ministre de la famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées, Asma Jebri, a souligné mardi soir au Palais de Bardo, en réponse aux interventions des députés au cours de la séance conjointe entre l’assemblée des représentants du peuple (ARP) et le conseil national des régions et des districts, que les activités du ministère seront axées en 2026 sur la promotion de la famille, des femmes, des enfants et des personnes âgées.
Elle a souligné l’importance de renforcer la cohésion familiale, de protéger les enfants contre toute forme d’exploitation et de violence, d’autonomiser les femmes économiquement et socialement et d’améliorer les soins offerts aux personnes âgées dans plusieurs régions.
La ministre a indiqué que ces axes s’inscrivent dans le cadre de la constitution et des engagements nationaux en matière de protection de la famille, pour s’adapter aux transformations sociales, économiques et démographiques dans le pays.
Jebri a précisé que la famille tunisienne a connu des transformations profondes, avec une augmentation du nombre des foyers, passant d’environ deux millions en 2004 à plus de trois millions actuellement. La famille est confrontée à plusieurs défis, tels que la rupture familiale, l’augmentation des taux de divorce, le taux élevé de décrochage scolaire et des phénomènes sociaux à risque, a-t-elle ajouté.
La ministre a précisé que son département a élaboré un plan national pour renforcer la cohésion familiale, qui comprend six axes dont notamment l’édification d’une famille sur des bases saines, le rôle de la famille dans le soutien et l’accompagnement de ses membres, la lutte contre les défis économiques, sociaux et climatiques, ainsi que la promotion des législations.
Elle a souligné le lancement de la première phase de ce plan en 2026, qui inclut un programme national de préparation et de réhabilitation conjugale et familiale pour former les futurs couples et soutenir les jeunes et les adolescents, ainsi que l’élaboration de projets de lois concernant la pension alimentaire et le système de médiation familiale avant et pendant le procès afin de garantir l’intérêt des enfants.
Concernant la participation des femmes dans le secteur économique et le renforcement de leurs capacités compétitives, la ministre a affirmé que les acquis des femmes tunisiennes seront préservés, ajoutant que la Tunisie est pionnière en matière des droits des femmes et des filles.
Elle a ajouté que le ministère oeuvre à renforcer les capacités des femmes à travers des programmes de soutien à l’entrepreneuriat.
La ministre de la famille a annoncé l’élaboration d’une stratégie nationale pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin, incluant plusieurs axes tels que la culture économique, l’accompagnement et le soutien, le marketing et le lancement d’une plateforme nationale pour la commercialisation des produits féminins afin d’assurer la durabilité des projets et d’améliorer leurs capacités compétitives, qui entrera en vigueur en 2026.
En réponse aux questions des députés concernant les impacts des programmes d’autonomisation économique sur les femmes, les familles et les filles, la ministre a expliqué que le programme “Raidat” a contribué à la création de plus de 6 000 projets féminins et a fourni environ 13 000 emplois directs depuis son lancement.
En ce qui concerne l’application de la loi n° 58 de 2017 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, la ministre a fait savoir que l’évaluation a révélé une faiblesse de l’aspect préventif de cette loi, ce qui a conduit au lancement d’un programme national de prévention et de protection depuis octobre 2025.
Elle a expliqué que ce programme repose sur une approche participative impliquant tous les ministères concernés afin de garantir la protection des femmes et des filles contre la violence.
La ministre a souligné que son département s’emploie à rapprocher et diversifier les services de prise en charge des femmes victimes de violence à travers des centres d’hébergement qui offrent des services psychologiques, juridiques, sanitaires et de formation, ainsi que d’autres programmes tels que le programme “Samida” pour l’autonomisation économique des femmes.
Elle a également précisé que la gestion de ces centres est soumise à des normes et conditions strictes conformément à la loi n° 83 de 2016, garantissant la transparence et la durabilité des financements publics. La ministre a ajouté que son département oeuvre à élargir la couverture régionale des centres de lutte contre la violence.
En ce qui concerne le soutien aux personnes âgées, la ministre a précisé que son département s’emploie à promouvoir le cadre législatif et à encourager l’investissement privé pour soutenir les personnes âgées, à travers la révision de la loi n° 114 de l’année 1994 relative à la protection des personnes âgées, l’actualisation des cahiers de charges des établissements de protection des personnes âgées, et la préparation d’un cahier de charges pour la création d’équipes mobiles chargées des soins à domicile et dans les clubs du jour.
Elle a ajouté que le ministère oeuvre, dans son plan d’action pour 2026 à renforcer la protection des personnes âgées en situation de vulnérabilité, avec un budget de 1,4 million de dinars pour augmenter le nombre d’équipes mobiles de 49 à 56, en coordination avec les associations locales.
Jebri a annoncé que les activités des établissements de protection des personnes âgées à Jafrine et Kairouan reprendront avant la fin de l’année 2025, ajoutant que les travaux de rénovation des établissements de protection des personnes âgées à Béja, Manouba et Siliana seront parachevés, moyennant un budget d’un million de dinars.


