La Tunisie a attiré 2588,7 millions de dinars (MD) d’investissements étrangers au cours des neuf premiers mois de 2025, soit une hausse de 28,1 % par rapport à 2020 MD sur la même période en 2024, selon des données de l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA). L’objectif annuel de 3,4 milliards de dinars est désormais à portée de main.

Les investissements directs étrangers (IDE), moteur principal de la croissance, ont progressé de 27,7 % pour atteindre 2536 MD, contre 1986,4 MD en 2024.

Le secteur des industries manufacturières reste le plus attractif, avec 1613 MD investis (+24,6 %), tiré par la dynamique des composants automobiles et l’essor des véhicules électriques. Le secteur de l’énergie a enregistré une croissance spectaculaire de 35 %, avec 493,5 MD, principalement orientés vers les énergies renouvelables et l’hydrogène vert, notamment dans les projets de Kairouan et Sidi Bouzid.

Le secteur des services a attiré 366,3 MD (+19,3 %), tandis que l’agriculture, jusqu’alors négligée, a connu un bond exceptionnel : 63,1 MD investis, contre 19,2 MD en 2024, grâce à un projet néerlandais intégré de 50 MD dans la région de Haïcha (Gabès), combinant agriculture sous serres, énergie géothermique et dessalement d’eau sur 300 hectares.

Hors secteur énergétique, 762 opérations d’investissement ont généré 2 042,5 MD et 11 554 emplois directs : 67 nouvelles créations (307,5 MD, 3990 emplois) et 695 extensions (1734,9 MD, 7564 emplois).

Sur le plan géographique, plus de 61 % des IDE sont concentrés dans le Grand Tunis (1250,6 MD), avec Ben Arous en tête (328,2 MD).

En termes de pays d’origine, la France domine avec 639,9 MD (31 % des IDE hors énergie), suivie de l’Allemagne (294 MD), de l’Italie (242,4 MD), des Pays-Bas (153,7 MD) et des États-Unis (108,2 MD).

Dans une déclaration à l’Agence TAP, le directeur central de la FIPA, Hatem Soussi, a attribué cet élan à la stratégie d’attractivité du pays, notamment l’ouverture aux entreprises chinoises, sud-coréennes et japonaises, en quête de nouveaux sites de production à proximité de l’Union européenne, après la fin des subventions chinoises pour les véhicules électriques en 2026. Plusieurs délégations chinoises ont déjà effectué des visites de terrain, tandis que des projets sud-coréens et japonais dans les composants électriques sont déjà en production.

L’objectif de 4 milliards de dinars d’IDE pour 2026, inscrit dans le projet de loi de finances, semble désormais réaliste. La Tunisie renforce ainsi sa position de plateforme stratégique en Afrique du Nord pour les investissements industriels et énergétiques durables.