“Le projet de loi de finances de 2026 prévoit une augmentation de 8,16% dans le budget du ministère de l’éducation”, a fait savoir lundi, Noureddine Nouri, ministre de l’éducation.

“Ainsi le budget du département s’élèvera à près de 8,7 milliards de dinars, enregistrant une augmentation de 656 millions de dinars par rapport à celui de 2025”, a expliqué Nouri dans son intervention lors d’une séance conjointe des commissions de l’Éducation, de la Formation professionnelle, de la Recherche scientifique, de la Jeunesse et des Sports, et de la Commission des Services et du Développement social au Conseil national des Régions et des Districts (CNRD).

Le ministre a indiqué que le département s’est fixé trois objectifs stratégiques majeurs pour la période à venir à savoir l’amélioration de la qualité de l’enseignement et le développement des compétences, la promotion de l’équité sociale, et la garantie d’une gouvernance éducative moderne et performante.

Il a, en outre, souligné la nécessité d’adopter de nouvelles approches de réforme plus efficaces, capables d’anticiper les mutations futures liées à la numérisation, à l’intelligence artificielle, aux changements climatiques et à l’économie verte, afin que l’école tunisienne devienne une institution tournée vers l’avenir.

Evoquant le bilan des réalisations du ministère au cours des cinq dernières années, Nouri a indiqué que 3 495 interventions ont été effectuées dans les établissements éducatifs, dont 2 353 entièrement achevées, couvrant 1 737 établissements à différents niveaux, pour un coût total de 687 millions de dinars.

Par ailleurs, 94 nouveaux établissements éducatifs ont été créés pour un coût dépassant 224 millions de dinars, alors que 1 848 projets sont toujours en cours, pour un coût de 44 millions de dinars, ciblant 829 institutions scolaires outre les fonds qui ont été alloués au renforcement des équipements (163 millions de dinars) et du matériel informatique et laboratoires (136 millions de dinars).

Nouri a annoncé qu’en 2026, 73 nouveaux bus seront acquis pour renforcer la flotte et un budget de 157 millions de dinars sera également alloué à la création de 19 nouveaux établissements éducatifs tous niveaux confondus.

D’après Nouri, le budget de 2026 du ministère de l’éducation sera réparti sur trois volets. Quelque 3,23 milliards de dinars seront réservés pour l’enseignement primaire (37,17 % du total), 4,6 milliards de dinars pour les collèges et lycées (52,89 %) et 864,98 millions de dinars pour le programme de pilotage et d’appui (9,94 %).

Les dépenses de rémunération s’élèvent, quant à elles, à 7,63 milliards de dinars, soit plus de 87 % du budget total, enregistrant une hausse de 8,91 % par rapport à 2025. Les dépenses d’investissement s’établissent à 772,4 millions de dinars, réparties comme suit : 274,9 millions pour le primaire, 224,3 millions pour les collèges et lycées, et 82,4 millions pour le programme de pilotage et d’appui.

Les dépenses de gestion atteindront 741,5 millions de dinars, soit une hausse de 7,16 % par rapport à l’année précédente.

Nouri a aussi annoncé la régularisation de la situation de 4 811 enseignants suppléants du primaire pour un coût de 190 millions de dinars, ainsi que celle de 9 026 enseignants des collèges et lycées pour 357,7 millions de dinars.

De plus, 2 601 titulaires d’une licence appliquée en éducation et enseignement (session 2024) seront recrutés pour un coût de 106 millions de dinars, en plus de la régularisation de la situation de 1 226 agents de laboratoire et surveillants, le recrutement de 100 diplômés de l’École normale supérieure, 26 psychologues, 270 titulaires d’un doctorat, 150 agents, 25 ingénieurs principaux, 50 architectes principaux, 50 secrétaires d’administration et 50 techniciens principaux.

Le ministre a indiqué que le nombre total d’élèves pour l’année scolaire 2025-2026 s’élève à 2 325 443, dont 1 223 638 écoliers (dont 61 mille élèves en préscolaire), 570 655 collégiens et 532 150 lycéens, répartis sur 4 390 écoles primaires, 981 collèges et 587 lycées.

De leur côté, plusieurs députés ont soulevé, dans leurs interventions, diverses insuffisances du système éducatif, notamment la dégradation des infrastructures dans plusieurs établissements situés dans les régions de l’intérieur, l’encombrement des classes, l’élargissement des disparités sociales entre élèves, le blocage de projets scolaires malgré les budgets alloués, ainsi que la faiblesse du transport scolaire, la hausse du décrochage scolaire et la détérioration des services de l’Office des services scolaires et des cantines.

Les députés ont appelé le ministère de l’Éducation à mettre en place un plan urgent visant à réhabiliter les établissements scolaires, améliorer la qualité des services et garantir l’égalité des chances entre les différentes régions.

Ils ont affirmé que la réforme de l’éducation ne peut aboutir qu’à travers une révision globale des programmes scolaires, la valorisation du rôle de l’enseignant et l’amélioration de ses conditions de travail, afin que l’école tunisienne retrouve son rôle moteur dans la connaissance et le développement.