Le Produit Net Bancaire (PNB) global des banques résidentes en Tunisie a progressé de 5,5 % en 2024, pour atteindre 8 022 millions de dinars (MD), contre une hausse de 8,7 % l’année précédente, selon le Rapport annuel sur la supervision bancaire de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Cette évolution résulte principalement de l’amélioration des revenus du portefeuille d’investissement, des commissions nettes et de la gestion des charges d’intérêt.

Revenus et allocation du PNB

Les revenus du portefeuille d’investissement ont augmenté de 31,1 %, portés essentiellement par les intérêts sur les bons du Trésor. Les commissions nettes ont progressé de 4,5 %, tandis que la marge d’intérêts globale a diminué de 1,8 %. La BCT souligne que le PNB a été majoritairement affecté à la couverture des charges opératoires et des amortissements (49,1 %) et du risque de crédit (19,1 %), tandis que 19,6 % ont été alloués aux bénéfices et 12 % aux impôts sur les sociétés.

Rentabilité et indicateurs financiers

Le secteur a affiché un bénéfice net global de 1,6 milliard de dinars, en hausse de 8,6 % (contre 20,2 % en 2023). Les indicateurs de rentabilité restent stables : le rendement des actifs (ROA) est de 1 % et le rendement des fonds propres (ROE) de 10,3 %. Parmi les 22 banques résidentes, 17 ont réalisé un résultat bénéficiaire cumulant 1 753,9 MD, contre 16 banques et 1 664,8 MD en 2023. Cinq banques ont enregistré un déficit total de 179,5 MD, contre six banques et 214 MD en 2023.

Structure bilancielle et crédits

La part des crédits dans le total des actifs a diminué de 2,3 points pour représenter 65 %, tandis que le portefeuille-titres a augmenté de 3,4 points pour atteindre 20,1 %. La part des dépôts en dinars s’est consolidée à 57,8 % du passif, et le recours au refinancement auprès de la BCT reste autour de 4,9 %, en lien avec le ralentissement des emprunts à moyen et long terme. L’encours des crédits a légèrement accéléré (+3,2 %), porté par la croissance des financements aux entreprises publiques. Le portefeuille-titres a progressé de 28,1 %, principalement grâce aux souscriptions aux bons du Trésor et autres titres de l’État.

Ressources et dividendes

Les ressources d’exploitation ont augmenté de 9,2 % pour atteindre 122,8 MD, soutenues par la hausse des dépôts en dinars. Le recours au marché monétaire a progressé de 13,2 % pour s’établir à 8 MD. Dans le cadre de politiques prudentes de distribution, 48,4 % des bénéfices ont été distribués en dividendes (850 MD), le reste (51,6 %) étant affecté aux réserves.