Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a appelé, ce lundi, à l’ouverture d’un dialogue sérieux, responsable et transparent pour aboutir à des résultats concrets permettant à chaque partie de recouvrer ses droits.
S’exprimant devant les travailleurs des banques et des assurances en grève, aujourd’hui et demain, et rassemblés à la place Mohamed Ali à Tunis pour faire entendre leurs revendications, Taboubi a indiqué que ce mouvement de protestation intervient dans un contexte de dégradation du pouvoir d’achat qui a affecté toutes les catégories sociales alors que les autorités refusent de négocier autour des revendications des travailleurs.
Le secrétaire général de l’UGTT a souligné que la centrale syndicale continuera de défendre les droits des travailleurs ainsi que les libertés publiques et individuelles, la liberté d’expression, la liberté de la presse et l’indépendance de la justice, signalant l’existence de restrictions pesant sur le droit syndical.
De son côté, le secrétaire général de la Fédération générale des banques, des institutions financières et des compagnies d’assurance relevant de l’UGTT, Ahmed Jaziri, a affirmé que la grève a connu un succès dans toutes les régions du pays et que la Fédération poursuivra la lutte jusqu’à la satisfaction des droits de ses affiliés.
Jaziri avait indiqué, dans une précédente déclaration à l’agence TAP, que la porte du dialogue « est fermée depuis la dernière séance de négociation tenue en août 2025, et qu’aucune invitation n’a été adressée à la partie syndicale pour de nouvelles réunions ».
Il a expliqué que lors de cette séance, qui avait réuni la Fédération avec le Conseil bancaire et financier ainsi que la Fédération tunisienne des sociétés d’assurance, les parties étaient parvenues à la phase finale de la signature d’un accord sur les augmentations salariales pour trois ans (2025, 2026 et 2027) et à un accord sur la création d’un comité consultatif. Cependant, cet accord n’a pas été mis en œuvre, ce qui a conduit à l’interruption du processus de négociation.
Il a ajouté que la Fédération avait adressé, après la rupture des négociations, un préavis de grève aux secteurs bancaire et des assurances en date du 20 octobre 2025, sans recevoir, depuis, aucune nouvelle invitation au dialogue de la part des autorités de tutelle.
Dans un communiqué publié jeudi dernier, le Conseil bancaire et financier avait affirmé que « l’appel à la grève sectorielle est injustifié et inacceptable », soulignant qu’il « s’engage à appliquer l’augmentation salariale dans le cadre des dispositions du projet de loi de finances 2026 », actuellement soumis au Parlement pour adoption.
Le Conseil a estimé que « l’appel à la grève ne repose sur aucun motif social ou économique, et qu’il risque de porter un grave préjudice aux intérêts des particuliers, des entreprises et des institutions financières concernées, à un moment où l’intérêt général exige davantage de travail, un effort redoublé ainsi que l’esprit de solidarité et d’entraide ».


