Des activistes politiques, des universitaires et des dirigeants de partis politiques ont annoncé, mercredi, à Tunis, le lancement d’une nouvelle initiative politique sous le nom de « Engagement politique ».
L’Initiative a été annoncée en présence de Mohamed Naceur, ancien président du parlement, de dirigeants du Parti destourien libre (PDL), de Amin Mahfoudh, professeur de droit constitutionnel et de personnalités engagées dans la défense des droits de l’Homme.
Le professeur de droit constitutionnel, Amin Mahfoudh, a déclaré « cette initiative est le fruit de discussions entre les différents courants nationaux, loin des anciens clivages, dans la perspective de construire un pouvoir civil et démocratique ».
Il a indiqué que le document intitulé « Engagement national », présenté à plusieurs courants intellectuels, sera un pacte moral et politique qui fera office d’un contrat moral. Celui-ci incite à bâtir un Etat tunisien selon une volonté démocratique, a-t-il dit.
Ce document, a-t-il poursuivi, est parti d’un sentiment d’ « inquiétude » à l’égard de la situation générale du pays « qui pousse les différentes composantes de la scène politique à se réunir ».
De son côté, l’activiste politique, Adnen El Hadj Omar, a estimé que cette initiative intervient « en réponse à la crise sans précédent que connaît la Tunisie au niveau de son processus démocratique et au déclin des attributs de l’État de droit résultant d’une monopolisation du pouvoir et du contrôle des règles du jeu politique par le président de la République ».
L’initiative œuvre à mettre en place un nouveau système constitutionnel et juridique qui jette les bases d’un pouvoir républicain et civil, basé sur la séparation des pouvoirs, l’ajustement de la loi électorale et la création d’institutions et d’instances protégées par la Constitution, a-t-il souligné.
Il a ajouté que cette initiative « collective » vise également à abroger les textes juridiques inconstitutionnels qui portent atteinte aux droits et libertés et qui sont contraires aux droits de l’homme internationaux, dont en premier lieu le décret-loi n° 54 de 2022.
Adnen El Hadj Omar, un des dirigeants de cette initiative, a aussi déclaré que « la Tunisie connaît aujourd’hui une désertification politique renforcée par des lois répressives qui persécutent la liberté d’expression ».
Le document de l’initiative « Engagement national » sera présenté à toutes les composantes politiques pour approbation et signature.