A l’occasion de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles et le développement durable – MONDIACULT 2025, l’UNESCO présente son premier rapport mondial sur les politiques culturelles et appelle « à faire de la culture une priorité », tout en faisant référence «aux fractures du monde ».
Le lancement du musée virtuel des biens culturels volés un musée a constitué un moment fort de la conférence MONDIACULT 2025 tenue du 29 septembre au 1er octobre à Barcelone, en Espagne.
La prochaine édition de MONDIACULT sera accueillie par l’Arabie Saoudite en 2029.
Un premier rapport mondial
À Barcelone, l’UNESCO a présenté son premier rapport mondial sur les politiques culturelles. Pour la première fois, ce rapport permet de disposer d’indicateurs structurants sur l’état de la culture dans le monde, qui serviront à suivre les évolutions du secteur et à orienter les politiques publiques et le travail de l’Organisation dans les années à venir », annonce l’Unesco dans sa newsletter du mercredi soir.
Dans son communiqué publié au terme des travaux de MONDIACULT 2025, l’organisation onusienne souligne : « Les premiers résultats sont encourageants : une très large majorité des pays intègrent désormais la culture dans leurs politiques de développement, tandis que les industries culturelles et créatives représentent aujourd’hui 3,39 % du PIB mondial » .
Face à ces résultats positifs, l’Unesco affirme que « de fortes disparités persistent : les dépenses culturelles par habitant sont jusqu’à 2 000 fois plus élevées dans les pays à revenu élevé que dans les pays à faible revenu », indique l’organisation onusienne dans son communiqué publié au terme des travaux de MONDIACULT 2025.
Un musée virtuel pour renforcer la lutte contre le trafic illicite
Le lancement du musée virtuel des biens culturels volés marque la concrétisation d’un engagement pris lors de MONDIACULT 2022. Conçu par l’architecte Francis Kéré, ce projet inédit constitue la première plateforme immersive dédiée à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels. Il poursuit une ambition éducative forte : sensibiliser le grand public, en particulier les jeunes, aux conséquences de ce trafic.
« Cette plateforme est unique au monde. Pour la première fois, ce musée virtuel rend visibles pour le grand public les conséquences du trafic illicite de biens culturels. Il participera ainsi à nourrir les mémoires et à œuvrer pour faciliter les retours et restitutions des œuvres illégalement acquises » souligne Audrey Azoulay.
Le musée présente près de 250 objets proposés par 45 pays, accompagnés de récits et de témoignages qui mettent en avant les voix des communautés directement affectées par cette perte. Développé avec INTERPOL et plusieurs acteurs techniques et financiers, il constitue un outil de référence pour les politiques de prévention, de sensibilisation et de coopération.
Une reconnaissance politique et diplomatique renforcée
À l’heure où les tensions géopolitiques s’intensifient et où les crises se multiplient, plus de 160 pays se sont réunis à Barcelone pour MONDIACULT, la plus grande conférence mondiale de l’UNESCO sur les politiques culturelles, organisée avec l’Espagne. Cette édition confirme une ambition forte : inscrire la culture au cœur des politiques de développement et de réponse aux crises, tout en lui garantissant des financements durables.
« MONDIACULT est la preuve que l’on peut construire et faire vivre des espaces de dialogue avec des voix multiples. Faisons de la culture un langage commun. Un langage qui permette de faire société, de trouver des consensus et formuler des raisons d’espérer » déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Relancée en 2022 par Audrey Azoulay, la conférence MONDIACULT s’est imposée comme un rendez-vous clé pour structurer un agenda global pour la culture. Après avoir déclaré la culture comme « bien public mondial » lors de la précédente édition, les plus de 160 Etats présents ont réaffirmé cette année leur engagement à ancrer la culture dans les politiques de développement et de réponse aux situations d’urgence.
Depuis 2018, l’UNESCO a œuvré pour replacer la culture au cœur du dialogue multilatéral, en obtenant sa reconnaissance dans des enceintes comme le G20, le G7 ou le Pacte de l’avenir des Nations Unies.
Cette mobilisation s’est accompagnée d’un engagement juridique fort des Etats, avec près de 80 nouvelles ratifications des conventions culturelles de l’Organisation. Elles traduisent une volonté politique de soutenir et renforcer les normes internationales en matière de protection du patrimoine, de diversité culturelle ou de lutte contre le trafic illicite de biens culturels.
Aujourd’hui, cette dynamique se reflète aussi dans le nombre croissant de candidatures conjointes entre États : 51 sites transfrontaliers sont désormais inscrits au patrimoine mondial, tout comme 97 pratiques culturelles partagées au patrimoine immatériel.