L’artiste plasticien Sami Ben Ameur a annoncé, dimanche, une sélection de « 35 œuvres récentes autour d’un questionnement esthétique et philosophique sur l’origine, la mémoire et la transcendance » pour sa prochaine exposition “Terre spirituelle” au palais Kheireddine.

Prévue du 3 au 31 octobre 2025, cette nouvelle exposition dont le vernissage aura lieu le vendredi prochain, à partir de 17h, sera installée dans la galerie du rez-de-chaussée du palais au cœur de la Médina de Tunis.

Dans Terre spirituelle, les œuvres – pour la plupart de grands formats – s’élèvent telles des terres vierges, construites par strates colorées, effacements et superpositions, entre transparence et mystère, peut-on lire dans la présentation de l’exposition.

On y retrouve des symboles issus de civilisations et de religions diverses : la spirale, la main de Fatma, Tanit, le cœur, le yin et le yang… Autant de formes traduisant le mouvement de la vie et sa continuité, mais aussi des valeurs humaines essentielles : paix, amour, communion. L’artiste explique, dans les cartels des œuvres, la symbolique de chacun de ces signes et montre comment leur interprétation plastique a façonné un univers artistique singulier, porteur de dimensions humaines profondes.

L’exposition véhicule une problématique centrale : elle interroge la condition humaine contemporaine, marquée par la perte de valeurs fondamentales. Gaza en est un exemple poignant, inspirant l’artiste à se référer aux symboles accumulés par l’humanité pour évoquer la paix, l’amour et la communion.

Sur le plan esthétique, le projet trouve un équilibre entre rigueur et liberté, mémoire et innovation, héritage visuel ancien et création contemporaine. Terre spirituelle est à la fois confrontation et prière, une réponse artistique face à un monde blessé. C’est une invitation à contempler l’homme dans sa vulnérabilité, mais aussi dans sa capacité d’espérance et de renouveau.

À travers Terre spirituelle, l’artiste propose une expérience plastique qui dépasse les limites de la présentation artistique traditionnelle pour se transformer en un voyage méditatif autour de la mémoire, de l’humain et de la terre. Ses œuvres ne sont pas de simples toiles, mais des espaces intérieurs, des lieux de silence et de questionnement.

Connu pour sa peinture matiériste mêlant signes anciens, gestualité expressive et sensibilité tactile profonde, Ben Ameur développe dans cette nouvelle exposition une nouvelle série où la terre — dans sa dimension intime, originelle et spirituelle — devient un territoire d’amour, de silence et de résistance. Entre abstraction et suggestion, ses toiles, souvent de grands formats ronds ou carrés, convoquent des univers symboliques où se croisent le ponctuation des civilisations, l’éclat du noir et blanc, et une quête d’harmonie universelle.

Le thème de la terre n’est pas nouveau dans son parcours : déjà en 2007 avec La Terre vénérée, puis avec La Terre originelle, l’artiste a offert des approches plastiques nous introduisant dans un univers spirituel révélant les mystères de notre planète.

En parallèle avec sa carrière d’artiste plasticien, Sami Ben Ameur est auteur d’ouvrages spécialisés sur l’histoire de l’art. Cet ancien diplômé de l’Ecole des Beaux arts de Tunis et la Sorbonne à Paris est professeur émérite de l’Université de Tunis.

En 2018, Ben Ameur avait dirigé les préparatifs du Musée national d’art moderne et contemporain dont l’inauguration avait eu lieu à l’occasion de l’ouverture de la Cité de Culture, en mars de la même année.

Il est notamment auteur du « Dictionnaire de la terminologie des arts visuels », un livre en arabe paru en 2021 aux éditions “Al-Mokaddima” pour l’édition et la distribution. Cet opus abordant 125 termes sur 760 pages est basé sur un travail de recherche bien documenté (cours, études, conférences et débats scientifiques).

En 2024, il a publié “Les arts plastiques en Tunisie : parcours de générations et enjeux esthétiques et culturels”, un livre de quatre volumes qui a été édité par l’Université de Tunis (Département des recherches, édition et bibliographie de la Faculté des sciences humaines et Sociales de Tunis).

Paru en version arabe et française, cet ouvrage en grand format et richement illustrés de photos d’oeuvres d’art, est distribué gratuitement dans les établissements académiques et culturels.