ExpositionDans quel repli secret de l’espace-temps Majed Zalila nous a-t-il entraînés ?
Quel miroir aux reflets capricieux a bien pu happer ce jeune homme si lisse, si sage en apparence,
Pour le révéler — ô surprise ! — délicieusement chiqué, comme diraient les enfants,
Un funambule du réel, un alchimiste du quotidien.

Ici, les objets prennent vie, se dressent, respirent, murmurent.
Les humains, eux, se figent, se transforment en choses,
Et dans ce ballet étrange, les rôles s’échangent sans prévenir.
On ne sait plus qui regarde, qui est regardé.

Le trouble s’installe, doux vertige :
Ces objets, on les connaît… mais pas ainsi.
Ils nous parlent d’un monde familier, vu à travers un prisme déformant,
Comme un rêve éveillé où chaque détail clignote d’une étrangeté tendre.

Mais ne vous y trompez pas : tout ceci est jeu.
Majed, le magicien, rit sous cape.
Avec panache et malice, il nous tend ses pièges esthétiques,
Et nous tombons dedans, ravis.

Pour cette rentrée, il fallait bien sûr fuir les sentiers battus.
Adieu les galeries sages, les murs blancs trop polis.
C’est dans un terrain de paintball, au fond de la Soukra,
Que l’artiste installe son théâtre d’objets.
Les enfants, rois du lieu, lui ont prêté leur royaume quelques jours.
Et si nul projectile ne vous atteindra,
Attendez-vous à un choc —
Un choc de beauté, d’étrangeté, de poésie brute.

Bienvenue dans le monde de Majed Zalila.
Un monde où l’objet devient poème,
Et le regard, une aventure.

ALYA