Le Forum pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) a réitéré son appel aux institutions de l’Etat, à faire bloc contre les lobbies ayant gangrené différents secteurs (eau, semences, fourrages, lait, énergie, déchets…), ce qui a entravé l’exploitation durable des ressources naturelles et privé les citoyens du droit à un environnement sain.
Dans une déclaration publiée le 5 juin courant, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le FTDES a critiqué la politique “de fuite en avant” adoptée par le gouvernement en matière de dépendance aux importations du gaz algérien (97%).
Le Forum a, également, fustigé la conclusion avec des multinationales du mémorandum d’entente visant à produire de l’hydrogène vert dans la mesure où, selon lui, “cet accord prévoit l’exportation de 80% d’hydrogène vers l’Europe, ce qui traduit la soumission du gouvernement aux diktats des bailleurs de fonds européens”.
Idem pour le secteur de l’agriculture, l’organisation a estimé que le marché tunisien reste fortement dépendant des importations étrangères, indiquant que le pays importe plus de 70% de ses besoins en céréales et 90%, en blé tendre.
“En l’absence d’un plan d’action visant à consacrer la souveraineté alimentaire par la promotion des semences locales et l’appui aux initiatives agricoles durables, les semences importées continuent d’envahir le marché local”, a déploré encore le forum, appelant à la nécessité de mettre en place des stratégies de résilience au changement climatique.
En ce qui concerne le secteur de l’eau, le FTDES a dénoncé la poursuite de l’octroi des licences aux entreprises de mise en bouteille d’eau alors que la Tunisie a été classée, par “Water Ressources Institute”, parmi les pays qui seront fortement exposés à la sécheresse à l’horizon 2050.
“Dans les régions les plus assoiffées, notamment, celles du centre-ouest, le nombre de ces entreprises a dépassé la barre des 30. En contrepartie, plus de 200 mille Tunisiens restent privés de leur droit à l’eau potable”, a constaté la même source.