Le projet de partenariat international de formation-recherche et de valorisation du patrimoine archéologique «Haya bina Thyna», a été lancé officiellement depuis le site archéologique Thaenae par le directeur général de l’INP Tarek Baccouche et de l’ambassadrice de France en Tunisie Anne Guéguen en présence de Faiez Gargouri vice-président de l’Université de Sfax et Jean Christoph Sourisseau représentant de l’Université Aix-Marseille, informe l’INP sur sa page officielle.

Co-porté par l’INP, l’Université de Sfax et Aix-Marseille Université/Cnrs, soutenu par l’ambassade de France et en partenariat notamment avec l’IFT, le projet qui se poursuivra jusqu’à 2026, vise à faire du site archéologique, de son nom romain Thaenae, connu aujourd’hui sous l’appellation Thyna, à près d’une dizaine de kilomètres de Sfax, un site pilote et régional dans le domaine de la formation à la recherche, de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine archéologique du Sud tunisien.

Le projet repose sur la consolidation de la formation pluridisciplinaire des jeunes Tunisiens, le développement du réseau de partenariat dans le domaine de l’archéologie de terrain, la mise en valeur des sites et de la médiation culturelle en s’appuyant sur le chantier-école archéologique tuniso-français de Thaenae, mis en œuvre depuis 2017. Il s’agit également de produire des connaissances scientifiques pluridisciplinaires sur l’histoire et l’archéologie des sites archéologiques nécessaires à leur valorisation et à leur protection pour anticiper et maîtriser les phénomènes de dégradation des sites, due à la pression urbanistique et de mettre en valeur le site de Thaenae pour participer à la sauvegarde du site, et pour que l’archéologie devienne un moteur du développement touristique local et de l’économie régionale.

Depuis 2017, le chantier-école archéologique tuniso-français de Thaenae (Thyna) a été conçu pour ouvrir le plus largement possible l’éventail des formations offertes aux stagiaires des deux rives et d’enrichir le bouquet de compétences des acteurs de l’archéologie tout en valorisant par diverses opérations de recherche et de médiation culturelle le site de Thaenae, considéré comme un vecteur du développement régional dès lors que le projet Thaenae de formation-recherche-valorisation entend démontrer que le patrimoine peut contribuer au développement durable de toute une région.
Au-delà de la formation sur le terrain au métier d’archéologue, l’objectif est d’inciter les jeunes chercheurs de ces deux pays à travailler ensemble à l’étude et à la mise en valeur du riche patrimoine tunisien.

Face aux Iles Kerkennah, la situation stratégique de Thaenae, ouverte à la fois sur la Méditerranée et les régions de l’intérieur, explique son statut de colonie romaine au IIe siècle apr. J.-C. et ses nombreux monuments (thermes, maisons, amphithéâtre). Les fouilles et les prospections géophysiques permettent aux archéologues de travailler sur l’évolution d’un quartier de Thaenae aux abords de la porte de Gabès. Les recherches se concentrent sur trois types de vestiges : des tombes associées à un mausolée du IIe siècle bien conservé, des ateliers d’amphores (témoins de l’activité économique de la cité) et l’imposant rempart qui élargit le périmètre de la ville au début du IVe siècle. Le dernier volet du projet est de permettre la valorisation du site et de son environnement, pour sa promotion culturelle et sa conservation future.