Ouverture d’un bureau du Fonds du Qatar en Tunisie : Débat sur ses implications

Les députés ont entamé, mardi, l’examen du projet de loi organique portant approbation de l’accord entre le gouvernement tunisien et le Fonds du Qatar pour le développement pour l’ouverture d’un bureau du fonds en Tunisie.

Lors de cette séance plénière, le député du bloc de “La voix de la République”, Adel Dhiab a estimé que cet accord axera seulement sur le développement économique en Tunisie, assurant qu’il “ne portera pas atteinte à la souveraineté nationale”.

Selon lui, cet accord permettra, à travers les financements alloués par le fonds, de favoriser le développement dans les régions intérieures et les quartiers populaires démunis, contribuant ainsi à créer des postes d’emploi au profit des jeunes.

Il a indiqué que les nombre des accords conclus entre la Tunisie et le Qatar a atteint 88 accords, ajoutant que ces accords couvrent différents secteurs de développement et profite à 42 mille tunisiens.

Cela fait de ce pays, le premier investisseur arabe en Tunisie, a-t-il fait remarqué.

De son côté, le député indépendant, Abdelhalim Boussama a déclaré que la Tunisie a besoin aujourd’hui de booster les investissements étrangers et de dynamiser la diplomatie économique à l’heure où elle fait face à une situation financière difficile marquée par un manque de liquidités.

Il a, à cet égard, appelé les ministères des Affaires étrangères et de l’Economie à la nécessité de redynamiser la diplomatie économique avec les pays africains et arabes afin de développer leurs investissements en Tunisie.

Selon le député, l’ouverture d’un bureau du fonds du Qatar est destiné à faciliter et accélérer les procédures de financement pour la réalisation des projets convenus avec le côté tunisien. Il a souligné l’importance d’investir dans cet accord pour accélèrera le rythme de réalisation des projets bloqués dans le cadre de la coopération entre les deux pays.

Et de proposer d’investir une partie des bénéfices du fonds dans les projets dans lesquels investit ce dernier, dans les domaines de l’éducation, l’environnement, les start-up et la jeunesse.

Il a, par ailleurs, rappelé que le Qatar a financé des projets pour une valeur de 90 millions de dollars américains outre les engagements qu’il a pris lors du Forum de l’investissement en Tunisie 2022, de soutenir la Tunisie avec un montant de 1250 dollars dont 250 mille dollars pour le financement de projets de développement.

De son côté le député du bloc “La ligne nationale souveraine”, Ahmed Saidani a dénoncé des “pressions” pour soumettre rapidement ce projet de loi à l’ARP alors qu’il “touche à la souveraineté nationale”.

Il est allé jusqu’à considérer que l’adoption de ce projet de loi va porter atteinte à la “crédibilité de l’Etat et du gouvernement”, puisqu’il ne diffère pas “d’autres accords adoptés au courant de la dernière décennie et qui ont porté atteinte à la souveraineté nationale et pillés les richesse du pays”, il a appelé à s’abstenir de voter pour cet accord.

Le député du bloc parlementaire “pour la victoire du peuple”, Ali Zaghdoud a souligné, lui, que tout financement et tout partenariat avec l’Etat du Qatar ne doit pas être établi en dehors des plans de développement adoptés sur le plan national et en dehors de leurs grandes lignes et objectifs. “Il ne faut pas non plus que ça soit au détriment de la politique et de la souveraineté nationales”, a-t-il encore dit.

Pour sa part, la députée indépendante, Basma Hammami a déclaré que “la requête du développement doit avoir lieu avec des Etats qui s’engagent dans des investissements effectifs et qui respectent la loi tunisienne”.