Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 8%.

Au terme de sa réunion tenue vendredi, il a estimé, dans un communiqué publié sur le site de la BCT, que le niveau actuel du taux directeur soutiendrait, toutes choses étant égales par ailleurs, la décélération de l’inflation dans la période à venir.

Passant en revue les récents développements économiques et financiers, le conseil de la BCT a considéré que les perspectives des prix à la consommation laissent présager une poursuite de la détente de l’inflation qui se situerait au voisinage de 7,3%, moyenne, en 2024 contre 9,3% en 2023.

Toutefois, prévient la même source, la trajectoire future de l’inflation demeure entourée de risques haussiers qui pourraient dériver d’une hausse plus importante des prix internationaux, fortement tributaires de l’évolution du contexte géopolitique, de l’aggravation du stress hydrique ou d’une accentuation des pressions sur les finances publiques.

Et de rappeler que le taux d’inflation, qui a emprunté une tendance baissière dès le mois de mars 2023, a terminé l’année à 8,1% (en glissement annuel) contre 10,1% en décembre 2022, soit un repli de 2 points de pourcentage.

En ce qui concerne le secteur extérieur, la BCT a fait savoir que la balance courante s’est soldée par un déficit de 4.058 MD ou 2,6% du PIB pour l’ensemble de l’année 2023, contre -12.451 MDT ou 8,7% du PIB une année auparavant, soit le niveau le plus bas enregistré depuis 2007.

La contraction du déficit commercial (FOB-CAF) à 17,1 milliards de dinars, en 2023, contre 25,2 milliards en 2022, et l’amélioration de l’excédent de la balance des services (+6 milliards de dinars contre +5,4 milliards en 2022) ont favorisé la réduction notable du déficit courant.

Par ailleurs, la BCT a estimé que les derniers indicateurs conjoncturels disponibles font apparaitre, au dernier trimestre 2023, une certaine résilience de l’activité économique, hors secteur agricole, ajoutant que le dynamisme du secteur orienté vers l’extérieur s’est poursuivi, quoiqu’à un rythme moins soutenu que par le passé.

Et de souligner que l’atténuation graduelle de l’évolution de la demande intérieure s’est poursuivie, favorisant un ralentissement du rythme de progression des importations, et un apaisement des pressions sur les balances commerciale et courante, ce qui a permis de soutenir la décélération continue de l’inflation.