Le prêt de 3 milliards de dinars que le gouvernement compte contracter auprès de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) n’exacerbera pas l’inflation mais entraînera une baisse des réserves en devises en jours d’importation, outre le fait qu’il aura une incidence sur le taux de change, a alerté mercredi, le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi, devant l’ARP.

Lors de cette séance d’audition consacré à l’examen du projet de loi autorisant exceptionnellement la Banque Centrale de Tunisie (BCT) à accorder des facilités au profit du trésor public, Abassi a souligné que ce prêt reste conjoncturel, faisant remarquer que les facilités accordées par le BCT, au titre de 2020, ont été consacrées essentiellement, à la consommation, ce qui a favorisé l’inflation.

Le gouverneur de la BCT, dont les propos sont rapportés sur la page facebook de l’assemblée, a, à cet égard, appelé à assuré un bon suivi des facilités qui seront mobilisées par la BCT afin de prévenir toute tendance inflationniste.

Tout en reconnaissant que le remboursement des dettes est l’un des attributs de la souveraineté nationale et permet de renforcer la confiance des investisseurs, le gouverneur de la BCT a insisté, néanmoins, sur l’investissement en tant que solution “efficace” à même de créer de la richesse.

“La conjoncture actuelle demeure difficile en raison du taux d’endettement élevé et du taux de croissance faible”, a-t-il déploré, évoquant d’autres facteurs à l’origine de cette crise comme la régression de l’investissement et de l’épargne et la hausse des importations qui a entraîné un déficit au niveau de la balance des paiements. En dépit de cela, a-t-il ajouté les réserves en devises couvrent 118 jours d’importation.

Au cours de cette séance, la ministre des Finances, Sihem Namssia a fait savoir que le gouvernement est appelé à rembourser la somme de 3 milliards de dinars, au titre d’emprunts obligataires émis sur le marché international en février 2017, toujours d’après la même source.

Elle a expliqué que le recours à la BCT permet de financer le remboursement de cette dette qui arrive à échéance le 16 février courant, ajoutant que le projet de loi autorisant exceptionnellement la BCT à accorder des facilités au profit du trésor public permettra à l’institut d’émission d’accorder au gouvernement des avances, en cas de besoin.

Ce texte de loi prévoit d’approuver une autorisation exceptionnelle à la BCT en vue qu’elle puisse accorder des facilités au Trésor public d’une valeur de 7 milliards de dinars, remboursable sur une période de 10 ans sans intérêts, et avec une période de grâce de trois ans. Cette enveloppe servira à financer une partie du déficit budgétaire au titre de l’exercice 2024.