Le conflit au Moyen-Orient et les tensions en mer Rouge risquent de peser sur la croissance dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), a alerté mercredi le Fonds monétaire international (FMI).

Selon le directeur du département Moyen-Orient et Asie Centrale au FMI, Jihad Azour, la guerre à Gaza et la crise du transport maritime en mer Rouge ont un impact sur la croissance dans la région, en particulier sur les investissements, le secteur du tourisme et les hydrocarbures.

La situation dans la mer Rouge a engendré une hausse des coûts du transport et un recul du commerce maritime dans la région, a ajouté M. Azour lors d’une conférence de presse, notant que la détérioration de la situation risque de peser sur le commerce mondial et “fragiliser” le transport maritime.

Le niveau d’incertitude a augmenté depuis octobre dernier, a indiqué le responsable du FMI, relevant que les perspectives de croissance “se sont assombries” pour l’Egypte, le Liban et la Jordanie.

M. Azour, qui a préconisé l’adoption de politiques macroéconomiques restrictives par les pays de la région, a relevé que la situation dans la mer Rouge a aussi un impact sur le commerce maritime au niveau du canal de Suez.

Face à cette situation, il est essentiel que la politique monétaire se focalise sur la baisse des prix, a ajouté le responsable du FMI, qui a mis l’accent sur l’importance d’adopter des réformes structurelles afin d’accroître la résilience et renforcer la croissance, lutter contre l’inflation pour préserver la stabilité économique et accélérer le rééquilibrage budgétaire.

La croissance dans la région MENA devrait passer de 2% en 2023 à 2,9% en 2024 avant de progresser à 4,2% en 2025, selon les dernières projections du FMI.

La croissance pour 2024 a été revue à la baisse de 0,5% par rapport aux projections d’octobre dernier, relève l’institution financière internationale dans ses Perspectives de l’économie mondiale.

Au niveau mondial, le FMI s’attend à un taux de croissance de 3,1% en 2024 et de 3,2% en 2025. Les prévisions pour 2024 sont supérieures de 0,2 point de pourcentage à celles d’octobre 2023 en raison d’une résilience plus forte que prévu aux États-Unis et dans plusieurs grands pays émergents et pays en développement, et de l’appui budgétaire mis en place en Chine, explique le rapport de l’institution financière internationale.