Les conséquences de la guerre en Ukraine ont secoué une reprise timide post-crise sanitaire. A cet égard, la croissance au titre de l’année 2023, serait de 0,9%, contre 1,8% prévu initialement dans un rapport du Ministère des Finances, souligne le”Bilan de l’activité boursière 2023″, publié vendredi, par la Bourse de Tunis.

Le document évoque la ” régression économique de 8,7% en 2020, et une reprise de croissance en 2021 et 2022, respectivement de 4,5% et 2,8%”.

Cette croissance est tributaire de plusieurs facteurs, à savoir ” la faiblesse de la pluviométrie pendant une période assez longue, ce qui a impacté la productivité agricole et a eu pour conséquence un recours sans précédent à l’importation des produits agricoles, ensuite la persistance de la stagnation du rythme de la production extractive, ce qui a dépourvu l’Etat d’une recette additionnelle en devises, et enfin la diminution de la demande émanant de la Zone Euro affectant surtout les industries manufacturières”.

Durant l’année 2023, “l’économie Tunisienne, devrait bénéficier de la bonne performance des deux secteurs qui ont pu se distinguer; le tourisme et les industries mécaniques et électriques”. Mais “malgré une bonne saison touristique et des flux croissants et conséquents de notre diaspora”, la situation est plus compliquée en Tunisie par rapport à d’autres pays dans le monde, “avec l’ajout d’autres facteurs qui ont des conséquences négatives à savoir la sécheresse aigüe et son impact sur la production agricole, les pressions inflationnistes, le déséquilibre budgétaire de l’Etat et le resserrement des financements étrangers”.

Cette situation difficile a retardé la reprise de la chaîne productive de notre économie, selon l’Institut National de la Statistique (INS), la croissance économique a enregistré un repli de 0,2% au cours du 3ème trimestre 2023 par rapport à la même période de 2022 (glissement annuel) contre une croissance de 1,8% et 0,6% durant le 1er et le 2ème trimestre de l’année 2023.

“Il est important de noter que les pressions inflationnistes affichent une tendance haussière jamais vue depuis les années 1990, cette tendance est alimentée principalement par la hausse des cours internationaux du pétrole et des produits agricoles importés par la Tunisie. En effet, au cours des neuf premiers mois de l’année 2023, l’inflation moyenne du pays s’est établie à 9,7% contre 7,8% durant la même période de l’année 2022. Cette hausse est imputable, essentiellement, à l’accroissement du rythme d’évolution des prix des produits alimentaires et ceux des services”.

Concernant les échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur, les exportations ont augmenté de 7,6% durant les onze premiers mois de l’année 2023, contre une hausse de 24% durant la même période de l’année 2022. Tandis que les importations ont enregistré une baisse de 3,7% contre une hausse de +33% durant la même période en 2022. Le résultat de cette bonne dynamique, un déficit commercial qui s’est allégé pour s’établir à un niveau de -16 543MD contre -23 296,5MD durant la même période de l’année 2022. Le taux de couverture a gagné 8,1 points par rapport à la même période de l’année 2022 pour s’établir à 77,2%.

Coté dette publique, selon le rapport publié par le Ministère des Finances à l’occasion de la préparation du Budget 2024, la dette extérieure Tunisienne représente 57,7% de la dette globale (dont 55,6% en Euro) qui a atteint à fin août 2023, 119 193 MD.

Selon le même rapport, le niveau prévu de la dette globale de l’Etat atteindrait un montant de 139 976 MD, ce qui représente 79,8% du PIB en 2024, contre un taux de 80,2% prévu en 2023.

“Comme conséquence à cette situation, la pression sur la finance publique continue sur une tendance haussière, à ce titre les charges en devises de la dette extérieure en 2024, s’élèveront à 12 314 MD, avec un endettement supplémentaire étranger prévu pour 16 445 MD durant l’année 2024”, souligne le document.

Quant au Dinar Tunisien, au cours des neuf premiers mois de l’année 2023, le taux de change a connu une dépréciation de 3,2%, en moyenne face à l’euro, et de 1,1% vis-à-vis du dollar américain.