Les députés de l’assemblée des représentants du peuple (ARP) ont adopté jeudi après-midi matin le budget du ministère des affaires culturelles pour l’année 2024 avec 119 voix pour, 11 voix contre et 12 abstentions.

Le budget est fixé aux alentours de 414.3 millions de dinars contre 395 millions de dinars en 2023 soit une hausse de près de 19.3 millions de dinars.

Le budget du ministère des affaires culturelles représente 0.69 pour cent du budget global réservé aux différents ministères tunisiens et qui est estimé à 59.805 milliards de dinars. Les dépenses du ministère des affaires culturelles se répartissent en quatre programmes spécifiques : programmes des arts (55,607 mille dinars), programme du livre et de la lecture (32,510 mille dinars), programme de l’action culturelle (70,704 mille dinars) et le programme du patrimoine (78,151 mille dinars) outre les dépenses du programme de pilotage et d’appui (177, 328 mille dinars).

Les députés ont évoqué dans leurs interventions la situation précaire de l’infrastructure d’un certain nombre d’institutions culturelles en manque d’équipements nécessaires, ainsi que l’état d’avancement du projet de loi sur l’artistes et les professions artistiques qui sera soumis au Parlement, l’appui apporté aux productions artistiques et créatives et la promotion des arts tels que le cinéma, le théâtre et le livre.

Les intervenants se sont interrogés sur l’appui des festivals et manifestations culturelles, sur l’avancement de la législation relative à la protection des sites archéologiques et des monuments historiques, et sur l’évolution de l’élaboration du code d’investissement pour le secteur culturel. Ils ont également abordé la question de l’emploi précaire au sein du ministère, appelant au réglement rapide de la situation professionnelle des animateurs contractuels.

Dans sa réponse aux questions des députés, la ministre des affaires culturelles Hayet Guettat Guermazi a déclaré que le ministère a fait une avancée pour la publication du guide de l’investisseur, notant qu’un arrêté fixant les conditions du fonds d’encouragement à l’investissement dans le domaine culturel sera publié.

Concernant le domaine de la préservation du patrimoine, la ministre a mentionné qu’il a été procédé à l’inventaire de tous les manuscrits déposés au Musée de Raqqada, et que l’inventaire et la numérisation de l’inventaire du Musée de Carthage ont atteint 80%, ce qui constitue une première en Tunisie.

Hayet Guettat Guermazi a par ailleurs mentionné que le code de protection du patrimoine n’empêche pas les particuliers de posséder des antiquités, à condition que le propriétaire en dispose de preuve de propriété du bien”, notant que le ministère avait mis en œuvre des décisions de démolition dans de nombreux endroits de bâtiments ayant porté atteinte au patrimoine national de l’Etat.

Evoquant la numérisation des bobines de films, elle a affirmé que le ministère a entamé le processus de numérisation, même si c’est une étape longue et complexe. Elle a également ajouté que le rythme des travaux est avancé en ce qui concerne l’achèvement de la restauration du mausolée du militant Farhat Hached et de l’exposition qui lui est consacrée.

Concernant le soutien aux festivals, elle a indiqué que le ministère travaille actuellement sur l’élaboration d’un rapport d’évaluation afin de revoir l’organisation des festivals afin qu’ils deviennent spécifiques artistiquement et culturellement, à l’instar du Festival du Malouf à Testour ou des oasis à Tozeur …

D’autre part, elle a souligné que les centres d’art dramatique ne fermeront pas à la fin de cette année, mais poursuivront leur travail et que le ministère s’emploie à élaborer un projet pour les transformer en centres régionaux de théâtre, conformément à la nouvelle classification territoriale en Tunisie.

En réponse aux demandes d’éclaircissement relatives au règlement du statut des animateurs contractuels, Hayet Guettat Guermazi a précisé que l’état des finances publiques empêche la résolution de ce problème expliquant que le ministère des affaires culturelles oeuvre en collaboration avec le ministère de l’éducation à introduire cette catégorie de contractuels dans la liste des professeurs.