Mercredi soir, la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple a adopté le projet du budget du département de la Défense nationale pour l’année 2024.

Le projet a été approuvé au terme d’un vote à la majorité de 129 députés contre 3 abstentions et une seule voix contre.

Tel que détaillé par la commission parlementaire de la défense, de la sécurité et des forces porteuses d’armes, le budget du ministère de la défense nationale prévoit la mobilisation d’une enveloppe budgétaire ventilée entre des crédits d’engagement estimés à 4.087.628 mille dinars et des crédits de paiement s’élevant à 4.086.848 mille dinars.

A cela s’ajoute les fonds alloués au titre des fonds spéciaux de trésor (FST) représentant une masse budgétaire de 2.500 mille dinars.
Les députés ont, tour à tour, pris la parole pour faire part de leurs commentaires et suggestions.

Dans ce contexte, les voix des députés ont oscillé entre appels pressants à décréter un service national “obligatoire” et la nécessité de promouvoir le rôle de l’institution militaire dans le domaine du développement.

Volet service national “obligatoire”, les députés ont plaidé pour une révision urgente la loi sur les affectations individuelles, exhortant le département à organiser des campagnes de recrutement obligatoire des diplômés de l’enseignement supérieur pour effectuer leur service militaire.

Selon eux, cette mesure a le mérite d’exploiter au mieux l’effectif des nouveaux incorporés dans les efforts visant à restaurer le couvert végétal dans les massifs particulièrement affectés par les incendies.

Ils ont également proposé d’étendre le service national “obligatoire” aux deux sexes dans le cadre d’une approche alliant le civil et le militaire sans porter préjudice à la “civilité” de l’Etat.

Volet implication de l’armée nationale dans les efforts du développement, les députés ont passé en revue les succès engrangés par le passé, citant en exemple le développement des régions de Rjim Maatoug et de al-Mohdath (délégation d’el Fouar, dans le gouvernorat de Kébili).

La réussite de cette expérience a poussé les députés à proposer de confier le créneau de développement des projets de l’infrastructure à une institution relevant du ministère de la défense nationale qui sera désormais dénommée “Office National pour le développement militaire et civil global et intégré”.

Temps à la réplique, le ministre de la Défense nationale, Imed Memiche, a tenu à rappeler la mission essentielle confiée à l’institution militaire, celle de défendre la patrie et de préserver l’inviolabilité du territoire national.

Pour lui, les efforts de l’institution militaire doivent être orientés essentiellement vers la concrétisation de cet objectif, soulignant que la contribution aux efforts du développement n’est autre qu’une mission “complémentaire” qui vient se superposer à une autre mission non moins importante mais conjoncturelle, celle de prêter main-forte aux échéances nationales (concours nationaux et élections).

Répondant à une interrogation sur l’existence de bases militaires étrangères en Tunisie, le ministre de la Défense a été tranchant et décisif.
“De telles prétentions relèvent de la pure fiction et sont ainsi infondées”, a répliqué le ministre, rappelant à ce titre l’attachement viscéral du Président de la République à la constante de l’inviolabilité de la souveraineté du pays.

Pour ce qui est des appels à décréter le service national “obligatoire”, le ministre a tenu à préciser que cette opération obéit à des critères juridiques, à des conditions mais aussi et surtout à capacités financières qui doivent être disponibles”, assurant en contrepartie qu’un projet de loi sera bientôt soumis au Parlement permettant d’amorcer un bond qualitatif en la matière.