Les engagements actuels pris dans le cadre de l’Accord de Paris mettent le monde sur la voie d’une augmentation de la température de 2,5 à 2,9°C par rapport aux niveaux préindustriels au cours de ce siècle, constate le dernier rapport sur l’écart d’émissions du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié avant 10 jours du sommet sur le climat de 2023 à Dubaï.

Des transformations mondiales à faible teneur en carbone sont nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre prévues pour 2030 de 28% pour une trajectoire de 2°C et de 42% pour une trajectoire de 1,5 °C, recommande ce rapport, qui souligne l’urgence d’une action climatique accrue, alors que les températures mondiales et les émissions de gaz à effet de serre battent des records.

Jusqu’au début du mois d’octobre de cette année, 86 jours ont été enregistrés avec des températures supérieures de plus de 1,5 °C aux niveaux préindustriels. Le mois de septembre a été le plus chaud jamais enregistré, avec des températures moyennes mondiales supérieures de 1,8 °C aux niveaux préindustriels.

“Nous savons qu’il est encore possible de faire de la limite de 1,5 degré une réalité. Il faut pour cela arracher la racine empoisonnée de la crise climatique : les combustibles fossiles. Et cela exige une transition juste et équitable vers les énergies renouvelables”, a déclaré Antönio Guterres, secrétaire général des Nations unies, cité dans un communiqué du PNUE, publié à Nairobi, lundi, 20 novembre 2023.

“Le maintien de la possibilité d’atteindre les objectifs de température de l’Accord de Paris repose sur un renforcement significatif de l’atténuation au cours de cette décennie afin de réduire l’écart d’émissions. Cela facilitera la définition d’objectifs plus ambitieux pour 2035 dans la prochaine série de contributions déterminées au niveau national (CDN) et augmentera les chances de respecter les engagements de réduction nette à zéro, qui couvrent actuellement environ 80 % des émissions mondiales”, lit-on dans ce communiqué.

“Nous devons donc cesser d’établir des records indésirables en matière d’émissions de gaz à effet de serre, de températures mondiales élevées et de phénomènes météorologiques extrêmes”, a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. “Nous devons au contraire sortir l’aiguille de la vieille ornière de l’ambition insuffisante et de l’action insuffisante, et commencer à établir d’autres records : sur la réduction des émissions, sur les transitions vertes et justes et sur le financement de la lutte contre le changement climatique”.

Le rapport indique que les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ont augmenté de 1,2 % entre 2021 et 2022 pour atteindre un nouveau record de 57,4 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (GtCO2e). Les émissions de GES dans l’ensemble du G20 ont augmenté de 1,2% en 2022.

Les tendances en matière d’émissions reflètent les modèles mondiaux d’inégalité. En raison de ces tendances inquiétantes et de l’insuffisance des efforts d’atténuation, le monde est en passe de connaître une hausse des températures bien supérieure aux objectifs climatiques convenus au cours de ce siècle.

Ces objectifs, dont principalement l’accélération du passage à des sources d’énergie propres voire tripler les capacités d’énergies renouvelables d’ici à 203 et le transfert des fonds destinés à l’action climatique des pays riches vers les pays pauvres, seront au cœur des négociations des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, qui vont se réunir au 28e sommet annuel de l’ONU sur le climat, qui se tiendra cette année, du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubai aux Emirats Arabes Unis.