La stratégie de durabilité du secteur touristique l’horizon de 2035 s’appuie sur une approche d’accroissement durable et équilibré des ressources touristiques pour un tourisme global et diversifié et la rationalisation de la productivité du secteur touristique pour un tourisme responsable, a indiqué la Directrice générale de la coopération internationale au ministère du tourisme et de l’artisanat Mouna Mathlouthi Ghliss.

Cette stratégie qui sera lancée prochainement, vise à instaurer un tourisme moderne favorisant l’investissement dans les ressources locales, le développement technologique et le changement institutionnel, a -t-elle ajouté lors du 2ème sommet du tourisme durable qui se tient du 5 au 6 juin sur le thème ” développer un tourisme durable et résilient au changement climatique en Méditerranée”.

La responsable a précisé que sur la base des analyses statistiques et des objectifs de développement durable (ODD) ratifiés par la Tunisie, le pays s’oriente vers la diversification des produits touristiques, avec la réhabilitation du tourisme balnéaire qui demeure la colonne vertébrale du tourisme tunisien, à travers la mise en place des guides pratiques permettant d’éviter le gaspillage dans l’alimentation et des ressources en eau, et de rationnaliser la consommation de l’électricité

A cet égard, Mathlouthi a évoqué le tourisme des aventures, soulignant que les études ont montré que les touristes ayant une forte capacité de dépenses préfèrent ce produit touristique, notant qu’en plus 65% des revenus issus de cette activité restent dans la région, contre seulement 14% dans le cas du tourisme balnéaire.

En outre, le tourisme de montagne, qui constitue un lieu d’habitation pour 13% des habitants dans le monde, attire entre 15% et 20% du total du tourisme dans le monde, selon l’Organisation mondiale du tourisme.

Il s’agit également du tourisme culturel (l’art culinaire, les festivals, les sites archéologiques et religieux, l’artisanat) …un des produits touristiques les plus croissants dans l’industrie touristique, lequel représente 40% du total du tourisme mondial

Ainsi cette stratégie consiste à renforcer la position du secteur en tant que locomotive de croissance économique, social et environnemental, en associant le secteur privé et la société civile, ainsi que toutes les institutions de l’Etat, en soutenant les jeunes promoteurs et les startups, en faisant bénéficier les villes non côtières des revenus du secteur et en préservant les destinations.

Pour sa part, le ministre du Tourisme et de l’artisanat, Moez Belhassine, a relevé que le secteur touristique sera impacté par les politiques de lutte contre le changement climatique, d’où la nécessité de mettre en oeuvre les politiques de gestion durable des ressources en eaux, de mettre en place un partenariat entre toutes les secteurs économiques, de coopérer en vue de renforcer la transition énergétique et environnementale, et de déterminer les mesures que l’Etat et les établissements touristiques peuvent prendre pour s’adapter au changement climatique.

De son côté Imen Khemiri, coordinatrice du projet Restart Med, qui a contribué à l’organisation de ce sommet, a précisé qu’une note de référence sera adoptée à l’issue de cette rencontre, portant sur les recommandations et directives relatives aux bonnes pratiques de tourisme durable en Méditerranée face aux impacts du changement climatique faisant remarquer que ces directives apporteront des solutions aux opérateurs dans le secteur pour les aider à réussir leurs projets.

Cofinancé par le programme ENI CBC MED de l’Union Européenne, ce projet vise à dynamiser l’économie touristique après la pandémie de COVID-19 en tirant des leçons des expériences et pratiques passées.

Le sommet de Tunisie s’inscrit dans la continuité du sommet qui s’est tenu en Italie en septembre 2022, et qui a été axé sur les perspectives politiques.

Le 3ème sommet se tiendra en septembre 2023 au Liban et portera sur les perspectives commerciales. Il mettra l’accent sur les aspects environnementaux liés au tourisme durable et leurs liens avec les stratégies nationales et régionales ainsi que l’entrepreneuriat.