Suite à la démission surprise du président de la Banque mondiale, David Malpass, l’administration Biden avait annoncé la nomination d’Ajay Banga pour le remplacer à la tête de l’Institution de Bretton Woods. Cette nomination a été actée par la Conseil d’administration de la Banque.

A noter qu’Ajay Banga, âgé de 63 ans, qui dirige plusieurs entreprises, est né et grandi en Inde. Cependant, sa tâche à la tête de la Banque mondiale ne sera pas de tout repos, tant cette institution de développement subit de critiques ces derniers temps, notamment pour sa gouvernance et le peu d’efforts en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.

Banga prendra ses fonctions dans un mois, plus exactement le 2 juin 2023, pour un mandat de 5 ans, indique un communiqué de la BM.

Pour le moment, il a reçu les félicitations de Joe Biden qui a affirmé «… être prêt à soutenir ses efforts de transformation de la Banque mondiale, qui reste une des institutions les plus essentielles pour lutter contre la pauvreté dans le monde ».

Il faut rappeler que depuis les accords de Bretton Woods en 1944 stipulant sa création, la Banque mondiale est chasse gardée des Etats-Unis, dont un citoyen a toujours dirigé la Banque.

Par contre, le FMI a toujours été dirigé par un Européen ou un candidat soutenu par l’Europe.

Et c’est justement cette “hégémonie“ qui est, depuis quelques temps, contestée par certains grands pays émergents, en l’occurrence Brésil, Chine, Inde et Russie, lesquels souhaitent – eu égard au poids de leurs économies dans l’économie mondiale -, voir leur place dans les institutions financières internationales se renforcer.

On peut donc estimer que la décision américaine de proposer la candidature d’Ajay Banga (Indien d’origine) n’est pas fortuite. Toutefois, certains voient dans cette nomination volonté des Etats-Unis de vouloir de se rapprocher de l’Inde «… pour contrer l’influence chinoise dans la région ».

A rappeler qu’Ajay Banga s’est lancé dans une tournée/campagne mondiale pour promouvoir sa candidature en vue d’obtenir le soutien de pays comme l’Inde, l’Afrique du Sud et le Kenya mais aussi d’autres pays africains qui ont appuyé sa candidature.

Mais concrètement, que pourra-t-il faire pour apaiser les tensions entre l’Occident -dominé par les Etats-Unis- et le bloc Chine-Russie?

Wait and see!