A l’instar de la Tunisie avec son Institut d’études stratégiques (ITES), le Maroc possède lui aussi son institut stratégique, à savoir l’Institut royal des études stratégiques (IRES). Ce dernier vient présenter une étude intitulée “L’avenir des métiers mondiaux du Maroc“, laquelle étude dresse un diagnostic des six métiers mondiaux qui intéressent le Royaume chérifien : automobile, aéronautique, textile et cuir, agroalimentaire, électronique et l’offshoring de services).

Et si la Tunisie s’en inspirait et s’en donnait les moyens… ? Suivez nos regards !

L’étude fait également état de « … leur avenir à l’échelle mondiale tout en identifiant les enjeux pour le Royaume et à l’exploration de nouvelles chaînes valeur mondiale dans lesquelles le Maroc pourrait s’intégrer et proposer des solutions pour une amélioration de la qualité de ces métiers », rapporte Le Matin du Maroc.

Les rédacteurs de l’étude expliquent que celle-ci «… s’appuie sur une approche prospective et inclusive…», assurent que «… les réformes et plans du Maroc (Pacte national pour l’émergence industrielle, Plan d’accélération industrielle…) ont eu un impact positif sur la perception des investisseurs internationaux envers les six métiers mondiaux du pays. Cependant, l’étude relève que de nouveaux métiers mondiaux ont été identifiés à partir d’une analyse de différents secteurs potentiels, en prenant en compte les avantages compétitifs du Maroc, les évolutions géostratégiques et les enjeux économiques et sociaux ».

La liste se compose de sept secteurs d’activité : industrie navale, industrie ferroviaire, électricité verte, chimie verte, industrie pharmaceutique, logistique et transport, artisanat et art culinaire.

1- Industrie navale, un enjeu de souveraineté nationale

Selon l’IRES, le secteur naval est considéré comme un enjeu stratégique pour la souveraineté nationale du pays et pourrait permettre d’ancrer davantage la «maritimité» du Royaume chérifien. Le Maroc devra se fixer comme objectifs stratégiques le développement d’une industrie navale de pointe (civile et militaire) en attirant des équipementiers européens pour une montée en gamme technologique, la modernisation du secteur pour répondre à la demande locale et renforcer le positionnement du pays dans le pourtour méditerranéen…, indique le rapport.

2- L’industrie ferroviaire mondiale en plein essor

Le rapport souligne que ce secteur est en pleine mutation technologique avec l’avènement de la digitalisation et des smart cities. Le Maroc peut bénéficier des transferts de technologies et de savoir-faire des grands industriels du secteur déjà présents dans le pays.

Il peut également devenir un prestataire mondial en développant des clusters industriels ferroviaires avec des centres de formation et des laboratoires de recherche et développement…

3- Le Maroc, futur exportateur d’électricité verte

L’étude rappelle par ailleurs que le Maroc a une stratégie énergétique qui vise à diversifier son mix énergétique en utilisant des sources d’énergie renouvelables. Le pays a un potentiel important dans ce domaine et peut devenir un exportateur d’électricité verte en Afrique et en Europe grâce à des réglementations et dispositions institutionnelles favorables…

4- Le potentiel de la chimie verte

Selon l’étude, le Maroc a le potentiel pour devenir un leader mondial de la chimie verte en raison de sa richesse en ressources végétales et de sa position de leader dans les énergies renouvelables, estiment les auteurs. Ceci dit, pour rester compétitif, le pays doit intégrer les objectifs environnementaux dans le secteur de la chimie industrielle, moderniser le secteur et améliorer sa compétitivité grâce à des performances énergétiques et environnementales supérieures…, propose le document.

5- Industrie pharmaceutique, souveraineté sanitaire

Se rappelant de la crise sanitaire mondiale (Covid-19), les rédacteurs de l’IRES estiment également nécessaire de développer l’industrie pharmaceutique en acquérant une souveraineté sanitaire et en captant les activités de recherche et développement externalisées par les grands groupes.

L’étude relève que le Maroc est équipé au niveau législatif et institutionnel pour consolider sa compétitivité. Il peut viser la fabrication des médicaments génériques, soutenir le développement de nouveaux types de médicaments et développer l’immunothérapie pour améliorer l’accès aux soins des malades les plus démunis à l’échelle nationale et continentale…

6- Logistique et transport

La logistique et le transport c’est un secteur qui offre de bonnes opportunités aux pays en développement, mais qui nécessite cependant d’infrastructures aéronautiques, maritimes et routières, une stabilité politique et une organisation efficace, indique l’étude.

Etant proche du grand marché européen, le Maroc a la possibilité de devenir un acteur mondial dans ce domaine. Les enjeux stratégiques à développer sont la compétitivité en termes de coûts et de délais, la réduction des coûts logistiques en Afrique subsaharienne et la création de la connectivité entre l’Afrique et les marchés mondiaux… 

7- L’artisanat et l’art culinaire, un potentiel à valoriser

Enfin, les rédacteurs du rapport citent l’artisanat et l’art culinaire à développement, en ce sens qu’ils présentent un grand potentiel. Les objectifs stratégiques proposés incluent la structuration du secteur de l’artisanat, le développement de la formation et de la transmission des savoir-faire, la valorisation des ressources humaines en tant que capital immatériel, la création de marques pour les produits d’artisanat dans les domaines de l’habillement et du cosmétique…

Voilà un exemple qui devrait inspirer la Tunisie tant il y a des similitudes qui existent entre les deux pays.