“A quelque chose malheur est bon“, dit le dicton. Et celui-ci colle à la situation dans laquelle se trouvent plusieurs africains importateurs de céréales, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Dans ce cadre, le Sénégal, à l’instar de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, est très dépendant de l’importation de céréales, notamment de France et de Russie. Le pays a importé, en 2021, près de 760 000 tonnes, selon les données de l’Agence sénégalaise de la statistique et de la démographie (ANSD).

Mais peut-être plus pour longtemps, en tout cas si l’on en croit des médias sénégalais, selon lesquels le gouvernement de Macky Sall explorerait « des pistes pour mettre en place la culture du blé sur son territoire ».

Soulignons au passage que le Sénégal est essentiellement connu pour sa culture des arachides (cacahouètes) dont il est l’un des premiers producteurs au monde.

Aly Ndiaye, le ministre de l’Agriculture, est convaincu que « certaines variétés de blé pourraient s’acclimater et donner ainsi des rendements supérieurs à ceux de certains autres pays du continent ».

Dans cette optique, veut déjà passer à l’acte, en commençant par un millier d’hectares, alors que des privés veulent que le pays démarre avec 5 000 hectares. «… Des expérimentations sont d’ores et déjà menées dans le nord du pays, sur cinq sites d’un hectare chacun. Les spécialistes ont mis au ban d’essai trois variétés de blé tendre et une de blé dur, pour savoir laquelle serait la plus profitable », écrit Sputnik News.

A souligner également que d’autres pays africains ont mis en place des réformes agraires en vue de renforcer ou améliorer leur production agricole, tels que l’Ethiopie et le Zimbabwe. En effet, l’Ethiopie est désormais un pays exportateur de blé «… grâce à de nouvelles stratégies de cultures en grappes et aux investissements dans l’irrigation ».

Et c’est là, pensons-nous, où l’expérience tunisienne pourrait s’avérer d’un grand apport. Mais pour cela, il faut qu’on cesse de raisonner, ici, en tuniso-tunisien en mettant en place une réelle stratégie d’exportation des compétences tunisiennes vers l’Afrique au sud du Sahara.

Pour ce faire, les ministères des Affaires étrangères et de l’Agriculture, avec le concours de la présidence du gouvernement.