Selon des sources officielles, plusieurs pays africains ont acheté du matériel militaire, au cours des dernières années, auprès de la Turquie, notamment des drones, des hélicoptères d’attaque et des avions à turbopropulseur.

Parmi eux, il y a l’Algérie, le Maroc, la Libye, le Niger, le Nigeria, le Tchad, l’Ethiopie, etc.

Le site Middle East Eye indique que l’Algérie serait actuellement en train de finaliser « un accord pour l’achat de dix drones militaires Anka-S produits par Turkish Aerospace Industries (TAI) ».

Idem côté marocain qui aurait signé «… une première commande de treize drones armés Bayraktar TB2 (qui fait fureur en Ukraine, NDLR) auprès du fabricant turc de drones Baykar …», et devrait en commander six autres prochainement.

L’Afrique subsaharienne n’est pas en reste. D’abord le Niger qui serait devenu « le premier client étranger à commander le TAI Hürkus, un avion d’entraînement et d’attaque léger à turbopropulseur ». Et deux de ses voisins, en l’occurrence le Tchad et la Libye, auraient eux aussi commandé le même type d’avion.

Autre pays, autres commandes, le Nigeria. En effet, à la fin 2021, ce pays le plus peuplé du continent, a commandé deux navires de patrouille offshore “Dearsan“ de construction turque, ainsi que six hélicoptères TAI T-129 ATAK, rapporte Middle East Eye.

Toujours en 2021, des drones TB2 ont été commandés et par l’Ethiopie –« qui les a utilisés dans guerre contre le Tigré »-, alors que six autres pays du continent ont acheté des véhicules militaires blindés turcs.

Le chercheur au sein du think tank Atlantic et professeur adjoint au centre Ibn Khaldoun de l’université du Qatar, Ali Bakir, affirme : « Les exportations turques de matériel de défense vers l’Afrique sont totalement inédites en ce qui concerne la quantité, la qualité, la valeur et l’envergure. Cette réalité ne doit pas être dissociée de la montée de l’influence d’Ankara sur le continent et de sa stratégie visant à renforcer les liens politiques, économiques et sécuritaires avec plusieurs pays africains ».

Pour sa part, Nicholas Heras, directeur de l’unité Stratégie et innovation du New Lines Institute, abonde dans le même sens, soulignant en substance que « l’industrie turque de la défense bénéficie désormais des nombreuses années d’efforts persistants déployés par les diplomates turcs pour faire de la Turquie un exportateur majeur vers l’Afrique ».

Cette course à l’armement des pays africains soulève plusieurs questions. Pourquoi et contre qui s’arment-ils ? Alors qu’ils font face à de nombreux défis alimentaires, d’où vient l’argent dépensé par ces pays pour acheter ces armes ? Est-ce que cela ne fait pas aux dépens des populations ? In fine, est-ce que les acquisitions d’armes par certains pays n’augmentent pas les risques de conflits en Afrique ?

Nous pensons que l’Afrique es en train de se mettre dans une situation de dépendance militaire vis-à-vis de la Turquie, lequel pays s’enrichit au passage.

Alors attention, danger !