Réputée pour sa diversité culturelle, son importance historique, son attractivité touristique, son patrimoine matériel et immatériel et ses richesses gastronomiques, Kairouan est aussi une région où les produits du terroir ont réussi à se faire connaître comme levier du développement socioéconomique local.

Parmi ces produits phares, l’on note incontestablement l’huile d’olive Oueslati, la variété qui s’est répandue au cours des siècles dans les délégations d’Oueslatia, Haffouz et El Ala et représente la principale variété d’olivier plantée dans ces régions.

Selon les estimations, Kairouan compte aujourd’hui 1,8 million de pieds d’olivier Oueslati. Un produit phare de plus en plus demandé sur le marché tunisien et qui commence à se frayer un chemin sur les marchés internationaux.

Afin que ce sous-secteur agroalimentaire puisse se développer pleinement, le ministère de l’Agriculture, en collaboration avec l’Agence de promotion des investissements agricoles et d’autres ministères-clés, a lancé en mai 2022 la première “Stratégie tunisienne de promotion et valorisation des produits du terroir“ réalisée avec l’appui du projet PAMPAT et mise en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) avec un financement du Secrétariat d’État à l’Économie de la Confédération Suisse (SECO).

Ainsi, dans le cadre de cette valorisation des produits du terroir, une journée de découverte de ce produit a été organisée le 23 novembre 2022 à l’espace Dar El Henchir, sous le thème « l’huile d’olive Oueslati, une alliance entre histoire et terroir », où les invités ont pu profiter du paysage naturel d’Oueslatia et déguster l’huile d’olive et d’autres produits du terroir locaux.

L’huile d’olive Oueslati, qui tire son nom de la montagne Djebel Oueslat située au cœur du gouvernorat de Kairouan, est appréciée pour sa valeur nutritive et ses caractéristiques gustatives. Elle est fruitée, harmonieuse avec des arômes d’amande verte. Bref des qualités qui lui ont permis d’occuper une place éminente dans le patrimoine culinaire de la région.

Une huile à grande concentration d’antioxydants

Comparée à d’autres huiles d’olive typiquement tunisiennes, la variété Oueslati se distingue sans doute par une plus grande concentration d’antioxydants, une composition d’acides gras plus favorable et une stabilité oxydative plus élevée. Une des particularités de cette huile est liée aussi au fait que la trituration des olives se réalise sur place dans les huileries locales.

L’événement a non seulement pour objectif de faire connaître d’avantage l’huile d’olive Oueslati auprès du grand public, mais aussi de montrer les potentialités touristiques offertes par la région autour de ce produit phare. En ce sens que la valorisation des produits de terroir vise à augmenter l’attractivité de Kairouan comme destination incontournable pour le tourisme alternatif.

Au cours de cette journée consacrée à l’huile d’olive Oueslati, Yassine Oueslati, président de l’Association Djebel Oueslat pour la préservation et la promotion du patrimoine local, a brossé l’historique de l’olivier Oueslati.

Tandis qu’un atelier de dégustation et de découverte des spécificités sensorielles de l’huile d’olive Oueslati a été assuré par Kaouther Hassine, chef de panel de dégustation agréée par le Conseil oléicole international de Madrid.

Cette journée de découverte, haute en saveur et en couleur, s’est poursuivie, entre autres, avec la visite d’un champ d’olivier et une participation à la récolte des olives. S’ensuivit une visite guidée des sites suivants : une huilerie ancienne, les anciens bassins de stockage d’eau, l’ancien village des habitants de Djebel Oueslat et les dessins rupestres. Et cerise sur le gâteau avec la visite de l’entreprise Olea Amiri à Ain Mastour.

En définitive, l’ambition pour cette démarche consiste à faire des produits du terroir le nouveau cheval de bataille pour promouvoir le tourisme gastronomique et renforcer ainsi l’attractivité de chaque région de la Tunisie. Et cela passe par l’implication évidente de plusieurs acteurs locaux, en l’occurrence les producteurs, les opérateurs de valorisation, les entrepreneurs, mais aussi les consommateurs …