La levée de la subvention sur les hydrocarbures doit faire l’objet d’un dialogue sociétal (expert à l’UGTT)

Abderahmane Lahka, expert au département des études à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), estime que la levée de la subvention sur les hydrocarbures doit faire l’objet d’un dialogue sociétal.

C’était le 21 octobre 2022 lors d’une rencontre-débat en ligne organisée par l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) sur le thème “La réforme du système des subventions des carburants”.

Le dialogue social

S’il n’y a pas de dialogue en la matière, “le gouvernement risque de faire face à une fronde sociale. D’où l’impératif de communiquer avec les citoyens sur ce sujet”.

Pour ce faire, l’expert estime indispensable d’élaborer une politique “clairvoyante” et “globale” du secteur des hydrocarbures en Tunisie, en mettant en place un plan de réforme pour chaque produit, puis étudier les coûts réels de subvention et les impacts liés à une éventuelle levée.

Revoir la fiscalité

Selon lui, la valeur des subventions s’élève à 7 milliards de dinars, la réforme du secteur des hydrocarbures requiert la révision de la fiscalité de ces produits qui va favoriser une baisse des prix.

Par ailleurs, il plaide pour le développement du secteur des énergies renouvelables en Tunisie.

Parmi les autres pistes à envisager pour restructurer le secteur, Lahka propose de commencer par la levée de la subvention sur le gaz liquide qui, selon lui, coûte à l’Etat près de 750 millions de dinars par an.

Problèmes structurels

D’après le syndicaliste, le secteur des hydrocarbures souffre aujourd’hui de problèmes structurels, dans la mesure où l’Etat pousse les entreprises publiques à s’endetter afin de pouvoir acquérir les produits pétroliers, indiquant dans ce sens que la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG) a dû régler 800 millions de dinars de taux d’intérêts, alors qu’elle aurait pu éviter de payer cette somme si l’Etat avait mobilisé les financements nécessaires.

A en croire l’expert, les subventions énergétiques en Tunisie sont orientées vers les citoyens mais aussi le secteur industriel, déduisant que la levée de ces subventions entraînera des répercussions socio-économiques.