En l’absence de véritable ancrage dans la société et en l’absence de soutien significatif de l’extérieur, l’opposition tunisienne, qui a choisi de faire de son animadversion pour la personne du président Kaïs Saïed «un projet politique», peine à se faire entendre.
Abou SARRA
Sa situation est désespérante au point que ses représentants n’arrivent plus à terminer les débats politiques sur les chaînes de radio et de télévision.
Irrités et hypernerveux, ses ténors, pour la plupart des sous-traitants du parti islamiste Ennahdha, ont tendance à saboter ces débats et à quitter les plateaux avant que les émissions n’arrivent à leur échéance normale.
Pour justifier leurs gestes, ils évoquent le “complotisme“ et le “conspirationnisme“ des animateurs et des chroniqueurs.
Voici trois incidents sur lesquels il est nécessaire de s’y attarde.

Il avait préféré ne pas affronter le chroniqueur de l’émission, Khalil Rekik, sans écouter ses propos ni la question qu’il allait lui adresser.
Selon la vidéo diffusée sur le net, des signes d’énervement étaient clairs sur le président du Front du salut quand Khalil Rekik a commencé à parler de l’expérience du 18 octobre et le rôle de Ahmed Najib Chebbi en rapport avec l’Assemblée nationale constituante (ANC). Ceci avait alors suscité la colère de l’invité qui préféra quitter le plateau et de se permettre, en plus d’insulter les journalistes et chroniqueurs de l’émission.
Ils quittent les plateaux dès qu’une question les dérange
Le deuxième incident a eu lieu à la radio privée Diwan Fm. Jawhar Ben Mbarek, dirigeant du Front du salut national, a quitté brusquement le plateau de cette radio après une altercation avec l’animateur de l’émission, Moez Ben Gharbia, et le journaliste et chroniqueur Sofiene Ben Farhat.

Le troisième incident a eu à la radio culturelle, une radio publique. La présidente du parti “La Troisième République” et (éphémère) ancienne PDG de Tunisair, Olfa Hamdi, a été invitée pour donner son point de vue sur le rapport entre la politique et l’économie.
Très tendue dès le début de son interview, Olfa Hamdi, se présentant comme étant une “grande experte“ des grands projets, assure qu’elle a choisi de faire de la politique pour palier l’incompétence des gouvernants dans le domaine économique. Dans ce contexte, elle a souligné l’absence de connaissances économiques de la cheffe du gouvernement actuelle. Elle a ajouté qu’il fallait désigner 22 000 jeunes dans des postes clés de l’Etat afin de lui apporter une nouvelle dynamique.

Dans les trois cas, la tactique suivie est la même. Ces opposants s’enfuient lorsque l’ambiance se gâte et les questions deviennent gênantes pour eux. C’est exactement la même tactique que pratiquaient à leur début les dirigeants du parti islamiste Ennahdha. C’est pour dire in fine que ces opposants ont été formatés à la “Grande Ecole“. Vous avez sans doute compris la boutade !


