Des agriculteurs du gouvernorat de Manouba ont récemment appelé à sauver leurs exploitations d’arbres fruitiers et autres cultures dans les terres irriguées, menacées par un manque d’eau d’irrigation.

Le président de l’Union régionale des agriculteurs, Fakhreddine Torjman, explique qu’avec la hausse des températures pendant la saison d’été, d’importantes zones d’arbres fruitiers (pêchers, pommiers et autres variétés) sont menacées par la sécheresse, notamment en raison du manque d’eau d’irrigation et de l’approvisionnement irrégulier, désormais limité à seulement un seul jour par semaine dans certaines régions.

Dans cette optique, les agriculteurs de la région exhortent les autorités compétentes à “intervenir avant qu’il ne soit trop tard”, mettant en garde contre les répercussions des dommages ayant touché les cultures fourragères sur le cheptel des vaches et moutons.

Torjman évoque également le risque de disparition des moyens de subsistances des agriculteurs qui sont en proie à l’endettement, surtout les petits agriculteurs touchés par les procédures du plan d’approvisionnement en eau mises en application en 2019.

Selon lui, la solution réside dans la révision des procédures d’approvisionnement en eau d’irrigation dans les terres irriguées à caractère public, en augmentant le quota du gouvernorat de Manouba actuellement en vigueur.

C’est ainsi qu’il appelle à accorder aux agriculteurs du périmètre irrigué, des licences pour le forage de puits qui pourraient aider à surmonter la grave pénurie d’eau d’irrigation, et des licences de compteurs électriques pour pomper l’eau de Oued Mejrda.

Pour sa part, le commissaire régional au développement agricole (CRDA), Hédi Hamrouni, a affirmé que le commissariat a soumis les demandes des agriculteurs de la région au ministère de tutelle concernant les licences de forage des puits dans la zone irriguée qui s’étend sur 20900 hectares.

A noter que 80 autorisations de forage de puits ont été accordées dans le cadre de mesures exceptionnelles visant à remédier à la pénurie des ressources hydrauliques allouées aux périmètres publics irrigués en 2017, et ce en vertu d’une circulaire spéciale.

L’attribution des autorisations a été annulée en 2018 tout autant dans le gouvernorat de Manouba que dans les gouvernorats de Béja et Jendouba, Siliana, Ariana et Bizerte.