En la sixième soirée du mois de ramadan, le Théâtre Municipal de Tunis, l’un des musts du Festival de la médina, a accueilli l’un des trois spectacles programmés dans son enceinte dans le cadre de la 38ème édition du festival de la médina de Tunis qui s’est ouverte ce soir avec la prestation de la Rachidia.

Retrouvant ainsi le chemin de la Bonbonnière de Tunis, et après une absence de près de deux ans liée à la pandémie sanitaire mondiale, le public a fêté ses chaleureuse retrouvailles avec la Rachidia pour l’ouverture de la trente-huitième édition du Festival de la médina. Des retrouvailles dans la joie de ce mois de Ramadan avec un répertoire entre malouf traditionnel et chanson classique qui tient les festivaliers toujours à cœur à l’égard de la troupe la plus emblématique de la scène musicale tunisienne qui ne laisse personne indifférent et reste toujours très attendue par le public.

Fondée en 1934, la Rachidia est la ” Vieille dame de la musique tunisienne ” et lorsqu’elle retrouve la Bonbonnière du Théâtre municipal, ce sont toujours des décennies de musique qui renaissent. Car après ses écrins de Dar Daoulatli, Dar Lasram et la rue du Dey, dans la médina de Tunis, la Rachidia a aussi pour havre, le bon vieux théâtre de la capitale.

Que de récitals ont été donnés ici, toujours avec le même bonheur et une passion intacte. Des générations de musiciens de la Rachidia ont foulé ces planches et même chose pour le public qui a de tous temps réservé une ovation aux ensembles qui se produisaient devant lui.

Sous la baguette du maestro Nabil Zammit , le concert de ce soir diffusé également en direct sur la page facebook du festival de la médina a eu la saveur de retrouvailles, deux ans après l’arrêt du festival pour cause de pandémie. La Rachidia devrait se présenter au grand complet et les chanteurs devraient aussi se succéder dans une belle communion avec le public.

Toujours en appui des chorales et des formations œuvrant à faire revivre le patrimoine traditionnel, le Festival de la médina est dans le rôle qu’il s’est assigné depuis sa fondation.
A la fois matrice du malouf et pépinière de talents, cette formation a vu passer Khemais Tarnane, Tahar Gharsa, Chafia Rochdi et Saliha rien que pour citer quelques figures mythiques.

Aujourd’hui, ce sont les voix de nouvelles voix qui représentent le mieux une tradition vocale qui continue à s’épanouir. Incubateur avant la lettre, le projet de la Rachidia a quasiment traversé un siècle d’existence avec toujours la même ferveur et la volonté de disséminer l’apprentissage du malouf et du mouwachah.

Avec les ovations de l’assistance, la soirée inaugurale du festival de la médina de Tunis qui s’et déroulée en présence de la ministre des affaires culturelles Hayet Guettat Guermazi a réussi à confirmer cette tendance.

Seulement trois soirées de la trente-huitième édition du Festival de la médina auront lieu dans cet espace et vaudront non seulement par la qualité des artistes mais aussi par le génie de ce lieu fondé en novembre 1902.

Après l’ouverture ce soir ; un deuxième rendez-vous de choix est au programme le 19 avril avec Chirine Lejmi qui a son tour aura la possibilité de fouler les planches de la Bonbonnière pour une grande première. Enfin, le 25 avril, en clôture de cette édition, Makram Lansari et les artistes du Projet Gmari seront sur la scène historique du Théâtre de la ville de Tunis qui a sur ses cent-vingt ans et, à cheval sur trois siècles, garde tout son charme et ses atours..

Gage de diversité, le festival reprendra dès le lendemain, vendredi 8 avril, avec une soirée des Quatre Violoncelles au club Tahar Haddad puis, le samedi 9 avril avec un hommage à Mohsen Rais que Nouha Rhaiem portera sur la scène de Dar Lasram. Ensuite, retour à l’Andalousie avec le projet Kantara incarné par la cantatrice Chiraz Jaziri et une représentation très attendue de ce concert aux saveurs interculturelles le dimanche 10 avril à Bir Lahjar.

Le Festival de la Médina de Tunis sera ainsi une occasion pour souligner son autre vocation : celle de la découverte des anciens palais et medersas du Vieux Tunis qui, en l’espace d’un mois, renaissent à la culture et à la vie nocturne.