Alors que tout le monde –ou presque- l’attendait pour le 17 décembre, devenue la date officielle de la révolution tunisienne, le président de la République, Kaïs Saïed, a pris tout le monde de cours en prononçant, lundi 13 courant une discours-feuille de route.

Il ne s’agit pas de discourir pour discourir, comme dirait le philosophe. On a eu droit à un discours-programme qui trace les grandes lignes “politiques“ pour l’année 2022 qui s’annonce. Pour l’économique, Kaïs Saïed semble nous demander de patienter, car l’écurie politique ne permet pas essor économique à même de profiter à tout le monde ou du moins à la majorité des Tunisiens.

La première annonce concerne la prolongation de la suspension du Parlement jusqu’à la tenue d’élections législatives anticipées. Et celles-ci devraient avoir lieu le 17 décembre 2022 sur la base d’une nouvelle loi électorale, et une réforme de la Constitution qui sera élaborée après une série de consultations organisées en Tunisie et à l’étranger, en ligne à partir de janvier 2022.

Le chef de l’Etat a également annoncé l’organisation d’un référendum, le 25 juillet 2022 – jour anniversaire de la proclamation de la République -, pour valider, éventuellement, les réformes constitutionnelles proposées.

Rappelons que Kaïs Saïed, élu au suffrage universel fin 2019, avait invoqué « un péril imminent de l’Etat » et s’était basé sur l’article 80 de la Constitution pour prendre plusieurs mesures, entre autres le limogeage du chef du gouvernement d’alors (Mechichi), la suspension de l’Assemblée des représentants du peuple, l’interdiction de voyages pour certaines personnes impliquées ou soupçonnées dans des affaires de corruption. D’autres mesures suivront qui vont asseoir le pouvoir du président.

Ceci dit et malgré les cris ici en Tunisie et à l’étranger, pour le moment, Kaïs Saïed n’a pas touché aux libertés fondamentales, la liberté de presse est globalement respectée. A notre connaissance, aucune personne n’a été arrêtée et mise pour ses idées, pour avoir insulté ou accusé le président de la République. Et pour tout Tunisien imbu de patriotisme, les mesures prises par le chef de l’Etat, en tout cas jusqu’à maintenant, vont dans le sens d’assainir le climat des affaires –politiques, sociales et économiques- dans le pays.

Egalement pour les bailleurs de fonds internationaux, ils devraient en ces mesures une réelle volonté de faire de la Tunisie un pays transparent au sens large du terme, un pays où la justice est égale pour tout le monde.

Tallel BAHOURY