En Tunisie, si toutes les décharges équipées de systèmes de récupération et de torchage des gaz d’enfouissement installaient des systèmes de valorisation énergétique des déchets, les émissions du secteur pourraient être réduites de 4,2 millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2e) d’ici 2030, soit 12% des émissions de gaz à effet de serre liées aux déchets. C’est ce que révèle une étude qui a été présentée, jeudi 25 novembre 2021, à Tunis, lancée par le ministère de l’Environnement et appuyée par l’ambassade du Royaume-Uni.

Intitulée “Les arguments économiques en faveur de l’atténuation en Tunisie : Etudes de cas dans les secteurs du transport, de l’industrie et des déchets”, cette étude révèle que ces avantages en matière d’atténuation sont équivalents à 21% et 16% des objectifs de réduction des émissions établis, respectivement dans le cadre des objectifs inconditionnels et conditionnels de la CDN (Contribution déterminée au niveau national) de la Tunisie.

Des économies de plus de 20 millions de dollars d’importations de gaz naturel !

La capture et l’utilisation du gaz de décharge pour générer de l’électricité sur le site de Djebel Chekir pourraient permettre à la Tunisie d’économiser plus de 20 millions de dollars d’importations de gaz naturel sur la période 2010-2024, soit 1,4 million de dollars par an en moyenne.

Le flux de déchets de Djebel Chekir, au cours de cette période, et la quantité de gaz d’enfouissement effectivement collecté et exploité sur le site se traduisent par 8,5 dollars/tonne de déchets, ce qui dénote l’ampleur des avantages que cette technologie pourrait apporter si elle était reproduite dans chacune des décharges du pays, souligne l’étude.

L’efficacité de la collecte des gaz d’enfouissement en Tunisie est de 33%, ce qui est inférieur aux efficacités standard dans le monde, qui vont de 50% à 95%. Autrement dit, deux tiers du gaz d’enfouissement généré dans les décharges équipées de systèmes de dégazage sont rejetés dans l’atmosphère.

En Tunisie, les déchets sont responsables d’émissions de 3,1 MtCO2e par an, représentant 7,2% des émissions de GES en 2017. Le secteur devrait émettre 36 MtCO2e entre 2021 et 2030, indique la même source.