Les pauvres et personnes vulnérables de Tunisie ne jurent, depuis une année,  que par la digitalisation, plus exactement par la plate forme « Amen Digital».

Cette base de données répertorie les ménages pauvres et vulnérables éligibles à l’aide de l’Etat et des données fiables sur le degré de leur précarité multidimensionnelle.

Elle est perçue comme un outil fiable pour mieux encadrer les personnes vulnérables et leur venir en aide en cas de besoin.

Réalisée avec un financement de la Banque mondiale, cette base de données devenue opérationnelle il y a une année a fait ses preuves lors de la première vague de la pandémie de la Covid-19.

En dépit de certaines difficultés du début, les personnes ciblées ont pu recevoir, en 2020,  dans de bonnes conditions de transparence, l’aide que leur avait fournie l’Etat pour contrer les effets de la pandémie.

Pour 2021, l’assistance qui sera apportée aux 900 mille ménages vulnérables enregistrées dans « Amen social » sera fournie dans de meilleures conditions.

C’est dans cet esprit que le vice-président de la Banque mondiale, Férid Belhaj, avait déclaré, avec beaucoup d’assurance, que grâce à Amen Digital, environ un million de ménages, voire quelque 4 à 5 millions de personnes vulnérables bénéficieront, grâce à un prêt exceptionnel de 300 millions de $ dédié, soit d’une prime de 300 dinars pour chaque ménage.

Ainsi à l’aide de cette base de données, les primes seront transmises, directement et sans aucun intermédiaire,  à leurs bénéficiaires.

Une technologie pour l’amélioration de la protection sociale

Mieux, le gouvernement actuel compte utiliser Amen Digital pour entamer, dans quatre mois au plus tard, la réforme de la compensation.

Selon nos informations, le gouvernement entend réduire progressivement la subvention des produits de première nécessite et rétablir à terme, la vérité des prix. L’ultime but étant de ne faire bénéficier de la compensation que ceux qui en auront besoin. Ces derniers recevront, en contre partie du manque à gagner généré par l’instauration de la vérité des prix, une prime mensuelle de 300 dinars.

Cela pour dire qu’au regard de son opérationnalité multiforme, la plateforme «Amen Digital», adossée à la loi Amen Social, est une véritable Constitution de la protection sociale.

Elle a tendance à devenir la logistique, voire le bras technique de toute stratégie d’assistance sociale inclusive. Et pour cause.

D’après Ruslan Yemtsov, économiste principal et chef d’équipe pour la protection sociale à la Banque mondiale qui a contribué à la mise au point d’Amen Digital «la nouvelle base de données n’est pas une simple liste de bénéficiaires, mais un nouveau registre social avec des informations sur plusieurs dimensions de la pauvreté et des privations pour les bénéficiaires actuels et potentiels. Elle utilise un identifiant social facilitant l’interopérabilité avec d’autres bases de données».

Perçue ainsi, Amen Digital est manifestement une avancée significative sur la voie de l’éradication de la pauvreté et de la numérisation de l’administration tunisienne.

Abou SARRA